Vincent Martinez est accusé par Air France d'avoir agressé Xavier Broseta, le 5 octobre 2015, à l'issue d'une manifestation contre des suppressions d'emplois.
La ministre du Travail Myriam El Khomri a validé lundi le licenciement de Vincent Martinez, délégué CGT d'Air France, accusé d'avoir participé à l'épisode de la "chemise arrachée". L'inspection du travail avait refusé en janvier le licenciement pour faute de ce magasinier à la maintenance, représentant du personnel (CGT). La direction s’était alors tournée vers le ministère du Travail.
"Il n’y avait aucune faute lourde". "Je suis très surpris, très surpris", a réagi Vincent Martinez lundi, au micro d’Europe 1. "Ça fait toujours un petit coup de massue de recevoir ce courrier. On s’attendait peut-être à ce que le ministre confirme la décision de l’inspection du travail, sur le fait qu’il n’y avait aucune faute lourde qui pouvait justifier le licenciement." "L'inspection du travail avait trouvé pas mal de points qui mettaient Air France dans le conflit, plein de points où Air France n'était pas tout blanc", rappelle le délégué syndical.
Vincent Martinez est accusé par son employeur d'avoir agressé le DRH Xavier Broseta, ainsi que deux vigiles, à l'occasion d'une manifestation le 5 octobre dernier, organisée au siège d'Air France à Roissy contre les suppressions d'emplois.
Une décision politique ? "J’avais fourni une vidéo qui montrait clairement mon rôle de modérateur. Je n’étais pas venu là pour casser, mais plutôt pour essayer de protéger. J’ai bien montré cette vidéo à l’inspection du travail, je l’ai montré aussi quand j’ai eu les entretiens au ministère du Travail", a-t-il encore expliqué. "L'histoire de la chemise arrachée, je n'y suis absolument pour rien", rappelle-t-il. "À vrai dire, je pense qu’une décision était déjà prise depuis longtemps, une décision un peu politique, on ne va pas se le cacher", estime encore Vincent Martinez. "Je paye un peu le conflit qui a eu lieu entre mon syndicat et le gouvernement sur la loi Travail. Je pense qu'ils ont eu l'opportunité de 'casser un délégué CGT'", explique-t-il, ajoutant "quand le gouvernement met son nez dans un plan de licenciement… forcément il y a des résultats."
Contre-attaque. "Je pense que d’ici mercredi je ne fais plus partie d’Air France. Je vais me donner quelques jours, mais je pense que je ne vais pas rester sur cette décision, je compte contre-attaquer devant le tribunal administratif", conclut-il.