Glissières arrachées, enrobés détruits par le feu, panneaux arrachés, détritus déposés sur les axes routiers : les actions des éleveurs protestant contre la chute des cours ont eu "un coût très important pour la société et le contribuable", a déploré lundi à Rennes le préfet de région, Patrick Strzoda. Des dégâts estimés à près de quatre millions d'euros, selon une première estimation. A titre de comparaison, "à ce jour, depuis le mois d'octobre, nous avons distribué 14 millions d'euros au titre des aides d'urgence aux producteurs de porcs" bretons.
Des coûts indirects. A Arzal, dans le Morbihan, "le barrage s'est traduit par un kilomètre de détritus". Le nettoyage de la chaussée, ainsi que de celle de l'A84 (Rennes-Caen) à Saint-Etienne-en-Cogles, "a mobilisé plus de 400 personnes", a détaillé le préfet. A ces coûts directs, s'ajoutent les coûts indirects pour les usagers, qui perdent du temps en empruntant des déviations, ainsi que pour les entreprises de transport qui subissent des coûts supplémentaires, "et on a également eu des accidents".
40 points de blocage. Au plus fort de la mobilisation des éleveurs, mercredi dernier, près de quarante points de blocages avaient été recensés sur les principaux axes routiers bretons.
Que tout le monde se mobilise. "Cette crise dont personne ne nie la réalité ne va pas se régler à travers ce type de manifestations", a souligné le préfet, alors que se préparent selon lui de nouvelles actions ciblant notamment les enseignes de grande et moyenne distribution, les bases logistiques et des bâtiments publics.
"La crise, c'est des réunions de travail qui sont en cours" avec pour but de "construire un plan pour la filière porcine bretonne" qui sera proposé au gouvernement. "Ce travail nécessite que l'ensemble de la profession agricole se mobilise à nos côtés et qu'il n'y ait pas sur le terrain des exactions et des actes de violence", a souligné le préfet de la région Bretagne.