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A.D
Invitée dans l'émission C'est arrivé demain, Elisabeth Badinter a confié son angoisse de voir Marine Le Pen élue à la suite de Donald Trump.
INTERVIEW

Après la défaite d'Hillary Clinton à la présidentielle américaine, le pouvoir conjugué au féminin interpelle. Elisabeth Badinter, qui vient justement de sortir une biographie de Marie-Thérèse d'Autriche, femme qui a exercé le pouvoir suprême, était l'invitée de C'est arrivé demain.

Voter pour des idées. Face à la candidate démocrate, Donald Trump, qui a fait preuve de machisme pendant toute la campagne et n'a pas épargné les femmes à coups de déclarations sexistes, l'a emporté. Sa victoire "m'inspire une angoisse pour ce qui va se passer en Europe maintenant, annonce l'écrivaine. Sur le plan américain, cela confirme l'état que j'ai toujours eu : ça n'est pas parce qu'on est une femme qu'on va voter pour une femme. C'est complètement faux de croire que si vous êtes noir, homosexuel, juif ou musulman, vous allez voter pour quelqu'un qui vous ressemble". Plus que l'appartenance à un groupe, c'est celui qui qui défend les idées de l'électeur qui emporte une voix, analyse la philosophe.

Les hommes n'ont pas le monopole de l'ambition et du pouvoir. "Il ne faut pas penser que parce que vous êtes une femme, vous êtes forcément dans la douceur, la compréhension, la morale, etc." Elisabeth Badinter prend l'exemple d'Angela Merkel, montrée en exemple dans l'accueil des réfugiés. "Elle avait laissée une image détestable d'elle dans l'été, comme la méchante de l'Europe contre la Grèce. C'est aussi une femme qui se soucie d'économie et l'Allemagne manque de bras. L’ambition, le pouvoir, l’intelligence, ça n'a pas de sexe."

"L'élection de Trump va décomplexer". Preuve en est Marine Le Pen, qui a félicité Trump avant même l'annonce officielle des résultats. "Ma première pensée a été : voilà la voix ouverte pour Marine Le Pen, commente Elisabeth Badinter. L'élection de Trump à la tête du plus puissant pays du monde va décomplexer beaucoup de gens dans nos élections prochaines qui se diront 'après tout, si l'Amérique a voté pour le Marine Le Pen masculin des Etats-Unis, pourquoi nous n'oserions pas le faire à notre tour ?'".