L'audition par la police judiciaire de François Bayrou, entamée mercredi matin dans le cadre de l'affaire des emplois présumés fictifs des assistants d'europarlementaires MoDem, s'est terminée en fin de soirée, a indiqué une porte-parole du parti.
"Je suis très content de la manière dont cette journée s'est déroulée, on est allé au fond des dossiers", a indiqué le président du parti centriste à BFMTV à l'issue de son audition. François Bayrou et l'ancienne députée européenne Marielle de Sarnez étaient entendus depuis mercredi matin sous le régime de l'audition libre, c'est-à-dire sans coercition, dans les locaux de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff) à Nanterre.
La justice cherche à savoir si des collaborateurs d'eurodéputés ont été rémunérés par des fonds publics du Parlement européen alors qu'ils étaient affectés à des tâches pour le parti centriste. "On a pu apporter toutes les explications nécessaires sur tous les dossiers qui ont été évoqués. Ça a pris un peu de temps, mais enfin on a pu faire valoir les preuves, parce que les preuves existent que tout ça était un mensonge", a ajouté François Bayrou. Une porte-parole du MoDem, la députée Sarah El Haïry, s'est pour sa part félicitée que le président du parti centriste ait "pu répondre à toutes les questions concrètement et précisément", "ce que nous attendions depuis plus de deux ans".
Les membres MoDem du gouvernement contraints de démissionner
Après une enquête préliminaire du parquet de Paris en mars 2017 visant une vingtaine d'eurodéputés de tous bords, puis une enquête visant le MoDem, une information judiciaire contre X avait été ouverte en juillet 2017 pour abus de confiance, recel d'abus de confiance et escroqueries. L'affaire avait conduit Sylvie Goulard, Marielle de Sarnez et François Bayrou à démissionner du gouvernement, moins d'un mois après leur nomination.
Après une perquisition du parti à l'automne 2017 et celle d'un ancien assistant de Sylvie Goulard, Stéphane Thérou, en avril dernier, l'affaire avait connu un rebondissement la semaine dernière, après qu'Emmanuel Macron a choisi Sylvie Goulard comme nouvelle commissaire européenne française. Son entourage avait alors confirmé des informations de presse, selon lesquelles Sylvie Goulard avait remboursé 45.000 euros brut au Parlement européen, correspondant aux salaires et aux charges de Stéphane Thérou, avait précisé une source proche de l'enquête judiciaire.
Le 30 août, le Parlement européen avait clos cette affaire, sans préciser le montant du remboursement. Sylvie Goulard avait déjà été entendue mardi par les enquêteurs de l'Oclciff.