L'ancien député DVG de Haute-Corse, Paul Giacobbi, a été mis en examen mercredi pour détournement de fonds dans le cadre d'une enquête sur des emplois présumés fictifs en Corse, a-t-on appris de source judiciaire. La justice reproche à Paul Giacobbi, condamné en janvier dans une autre affaire pour détournement de fonds publics, "d'avoir laissé le système perdurer en connaissance de cause" mais ne l'accuse pas "d'enrichissement personnel", a précisé cette même source.
Il a nié les faits qui lui étaient reprochés. La justice enquête sur des faits remontant à l'époque où Paul Giacobbi dirigeait l'exécutif corse, entre mars 2010 et décembre 2015, avant que les nationalistes remportent les élections territoriales. "Nous démontrerons que les agissements des collaborateurs concernés lui étaient parfaitement dissimulés", a déclaré l'avocat de Paul Giacobbi, Me Emmanuel Mercinier Pantalacci, estimant qu'"aucune responsabilité personnelle ne saurait être attribuée" à son client. Face aux enquêteurs, Paul Giacobbi a nié les faits qui lui sont reprochés.
Condamné à trois ans de prison ferme en janvier. Cinq autres personnes sont présentées dans l'après-midi à un juge en vue d'une possible mise en examen dans cette affaire, dont l'ancien directeur général des services de la collectivité territoriale, Thierry Gamba-Martini, l'ancien directeur de cabinet de Paul Giacobbi, Augustin-Dominique Viola, la nièce de ce dernier et deux autres femmes. En janvier, Paul Giacobbi, l'ex-député, a été condamné à trois ans de prison ferme, 100.000 euros d'amende, et cinq ans d'inéligibilité en janvier dans une autre affaire, dite des "gîtes ruraux", une condamnation dont il a fait appel.
Des sommes qui ont profité à une quinzaine de personnes. Le tribunal correctionnel de Bastia l'avait sanctionné pour le détournement de quelque 480.000 euros de fonds publics, au sein du conseil départemental de Haute-Corse qu'il a présidé entre 2007 et 2010. Destinées à financer la construction ou la rénovation de gîtes, ces sommes avaient profité en réalité à une quinzaine de personnes, également condamnées et qui ont aussi fait appel. Un des principaux soutiens d'Emmanuel Macron en Corse lors de l'élection présidentielle, Paul Giacobbi, député de Haute-Corse depuis 2002, avait renoncé à briguer un nouveau mandat lors des législatives des 11 et 18 juin.