Les fausses échalotes font pleurer les producteurs finistériens. Les Bretons qui produisent 90% des échalotes traditionnelles sont victimes de la concurrence déloyale des faussaires du nord et de l'est de l'Europe qui inondent le marché avec des échalotes issues de semis génétiquement modifiés, croisées avec des oignons et vendues deux à quatre fois moins chères.
"Le consommateur peut penser acheter de l'échalote alors qu'il achète de l'oignon"
Dans son entrepôt finistérien, au milieu des cagettes d'échalotes traditionnelles, le producteur Adrien et son confrère Bernard ne décolèrent pas. Il est impossible pour le consommateur de différencier la vraie échalote traditionnelle de celle qui a été croisée avec de l'oignon. "En haut de l'échalote traditionnelle, on voit plusieurs compartiments dans l'échalote alors que dans l'échalote de semis, on voit bien qu'il n'y a qu'un seul germe. C'est la distinction. Le consommateur peut penser acheter de l'échalote alors qu'il achète de l'oignon", lance Adrien.
Avec son confrère Bernard, ils demandent d'obtenir une indication géographique protégée (IGP). "On demande simplement de ne pas vendre de l'oignon sur le nom de l'échalote. Les deux combats doivent être menés de front, c'est-à-dire obtenir une IGP avec un Label rouge mais on ne sera pas plus avancé s'il n'y a plus d'échalotes de produites", lance-t-il et de prendre les autorités de la concurrence à témoin pour faire respecter les règles. Il en va là, dit-il, de la sauvegarde d'une filière et d'une variété végétale.