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Frédéric Michel (envoyé spécial en Corse) /Crédits photo : Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP
Sur l'île de Beauté, l'ouverture d'une antenne bénévole de l'ONG SOS Méditerranée crée de la tension et inquiète la population. L'Assemblée de Corse dénonce "une cabale médiatique" pour faire croire à l'accueil "des milliers de migrants sur la Corse".

Dimanche, en Corse, l'ONG SOS Méditerranée a tenté d'organiser un débat sur les sauvetages des clandestins en mer qui a été annulé. Lundi, elle a projeté un film sur le navire sauveteur Ocean Viking, qui a donné lieu à des échauffourées entre militants d'extrême droite et antifascistes. Au cœur de ces tensions, il y a l'ouverture d'une antenne bénévole de l'ONG.

"On ne peut pas faire n'importe quoi"

Dans le cadre de cette nouvelle antenne, les bénévoles serviront de relais. Aucun local n'ouvrira pour accueillir les migrants. Jean-Pierre, qui vit proche des côtes en Balagne, s'inquiète : "On ne peut pas recevoir tout le monde. Surtout ici en Corse, c'est petit, surtout pour le travail".

Cette immigration massive en Corse est inimaginable pour François, un retraité rencontré devant le port de commerce de Bastia : "On ne peut pas faire n'importe quoi comme on fait sur le continent. On ne peut plus sortir le soir. Regardez ce qu'il s'est passé au Bois de Boulogne".

Marie-Antoinette Maupertuis, la présidente de l'Assemblée de Corse, nuance les inquiétudes : "L'idée est d'aider. Je comprends qu'il y ait des angoisses de la population et des personnes. Je comprends aussi qu'on a monté une cabale médiatique pour faire croire qu'on allait créer un centre de rétention, qu'on attirerait des milliers de migrants sur la Corse, ce qui n'est absolument pas le cas". Pour l'exécutif corse, il n'y a donc pas de débat.