"Marée populaire" : les anti-Macron dans la rue pour un rassemblement inédit

Plus de 31.000 personnes ont pris part au cortège à Paris, selon un décompte des médias.
Plus de 31.000 personnes ont pris part au cortège à Paris, selon un décompte des médias.
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avec AFP , modifié à
Avec 31.700 participants samedi à Paris, la "marée humaine" a moins mobilisé que la "fête à Macron", le 5 mai dernier, qui avait réuni plus de 38.000 personnes.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi dans toute la France à l'appel inédit d'une soixantaine d'organisations pour une "marée populaire" contre la politique d'Emmanuel Macron, mobilisation jugée "assez mince" par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

Cette "super fête à Macron", selon la formule de Jean-Luc Mélenchon, a rassemblé 31.700 personnes à Paris selon le cabinet Occurrence pour un collectif de médias, dont Europe 1. Chiffre supérieur à celui de la manifestation du 22 mai à l'appel de neuf syndicats de fonctionnaires (16.400 selon Occurrence) mais inférieur à la "fête à Macron" à l'appel du député Insoumis François Ruffin (38.900).

Trois infos à retenir : 

• Au moins 43 personnes ont été interpellées

• Selon un décompte des médias, 31.700 personnes ont été recensées dans le cortège parisien

• De brefs incidents ont eu lieu à Nantes et à Paris

Gérard Collomb parle d'une mobilisation "assez mince"

Dans les 190 rassemblements, les organisateurs ont compté 250.000 participants, dont 80.000 à Paris, tandis que la préfecture de police en a dénombré 21.000 à Paris. Vantant un rassemblement "historique", le collectif de partis (LFI, PCF, EELV, Générations et NPA), associations (Attac, Amis de la terre, Mouvement de la paix), syndicats (CGT, Solidaires, Sud PTT ou Unef) a salué "une très large participation citoyenne" et promis de "continuer, plus déterminés que jamais".

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a toutefois qualifié de "finalement assez mince" la mobilisation parisienne. "Peut-être parce qu'un certain nombre" de manifestants potentiels "n'y vont plus parce qu'ils craignent des violences, ou parce qu'ils commencent à voir les premiers effets de la politique menée par ce gouvernement", a-t-il ajouté à BFMTV.

Nombreuses causes et slogans variés

À Paris, la diversité des causes défendues par les manifestants qui ont défilé de la gare de l'Est à Bstille - hospitaliers, retraités, chercheurs, salariés d'Air France ou d'Aéroports de Paris - s'illustrait par la variété des slogans. "Macron, méprisant de la République", brocardait une pancarte du PCF représentant Emmanuel Macron en monarque. "Mai 1968, Mai 2018: 50 fois plus de raisons de se révolter", affichaient des autocollants de Lutte ouvrière.

"Jupiter, on va te faire redescendre sur terre", "Macron usurpateur des voix du peuple de gauche", ou "SNCF mon amour", pouvait-on lire sur des pancartes à Nantes.

Très représentée dans le cortège, la CGT s'est mobilisée pour "une autre politique sociale car la politique pour les riches, ça suffit", selon Philippe Martinez, son secrétaire général. FO, la CFDT, l'Unsa avaient refusé de participer, comme le PS. Dans la capitale, la police a annoncé 39 interpellations, dont 26 gardes à vue. Des incidents ont brièvement éclaté entre des individus cagoulés et la police près de la Bastille.

 

Mélenchon et la "tête dure" d'Emmanuel Macron

Face au gouvernement, "formez ce front populaire dont le peuple a besoin", a exhorté Jean-Luc Mélenchon sur le Vieux-Port à Marseille. "Ne comptez que sur vous, il n'y aura pas de sauveur suprême", a lancé le chef de file des Insoumis et député des Bouches-du-Rhône. "Il faut que la tête dure de Monsieur Emmanuel Macron entende ce message du peuple populaire, comme on dit".
Dans la cité phocéenne, où les écarts de chiffres sont toujours majeurs, la police faisait état de 4.200 manifestants, la CGT une mobilisation de 65.000 manifestants.

De brefs incidents à Nantes

Dans une ambiance bon enfant, entre 5 et 8.000 personnes, selon la police ou les organisateurs, ont défilé à Toulouse autour d'une pieuvre géante à l'effigie d'Emmanuel Macron, brandissant une étiquette de "fainéant", "cynique", "cheminot, "artiste", "précaire", "soignant" ou "retraité". Les cortèges ont rassemblé 1.900 à Grenoble, 2.500 à Montpellier, 1.500 à Strasbourg ou 1.200 à Lyon, selon la police. À Nantes, des incidents ont éclaté lorsque une centaine de militants anticapitalistes vêtus de noir, est passé devant la préfecture. De nombreux manifestants arboraient un gant rouge, en soutien à l'étudiant de 21 ans qui a eu la main arrachée mardi à Notre-Dame-des-Landes en ramassant une grenade.

Une marée humaine, "ça ne nous arrêtera pas", a averti Macron

Par avance, depuis la Russie, Emmanuel Macron a averti vendredi que la marée humaine, "ça ne nous arrête pas". "J'écoute les gens en permanence" mais "ça ne veut pas dire être la girouette de l'opinion publique et donc j'assume de ne pas présider à la lumière des sondages ou des manifestations parce qu'on l'a trop fait", a ajouté le président, assurant que "ceux qui veulent manifester pour bloquer le pays" "ne le bloqueront pas".

Et le patron de LREM Christophe Castaner a fustigé samedi sur Twitter certaines attaques symboliques contre Emmanuel Macron: "Pendaison de l'effigie du président de la République. Sa marionnette brûlée. Le président représenté en nazi avec brassard israélien. Jusqu'où iront l'indécence, la haine et la bêtise la plus crasse ? #MareePopulaire #manifestation".