Lundi aux Invalides a eu lieu la cérémonie d'hommage aux 13 soldats décédés au Mali. Le président Emmanuel Macron a prononcé leur éloge funèbre comme l'exige la tradition, saluant leur "sacrifice", avant de leur remettre la Légion d'honneur à titre posthume.
Une journée d'hommage national. Lundi, une cérémonie a eu lieu aux Invalides, à Paris, en mémoire des treize soldats de l'opération Barkhane morts au Mali le 25 novembre, lors de la collision de deux hélicoptères. Dans son éloge funèbre, Emmanuel Macron s’est "incliné devant leur sacrifice", avant de leur remettre la Légion d'honneur à titre posthume. L'accident a suscité beaucoup d'émotion en France, où l'armée n'avait pas enregistré de telles pertes depuis les 58 morts de l'attentat de 1983 contre le QG français Drakkar à Beyrouth.
Les trois infos à retenir :
- Emmanuel Macron s'est "incliné" devant le sacrifice des treize militaires français tombés au Mali
- Le chef de l'Etat leur a décerné la Légion d'honneur à titre posthume
- Près de 2.500 personnes, dont des écoliers, ont assisté dans la cour d'honneur des Invalides à cet hommage national
Un moment de recueillement national
"La liberté a souvent, hélas, le gout du sang versé", a déclaré Emmanuel Macron à l’occasion de la cérémonie d’hommage aux treize militaires tombés au Mali. Après une première Marseillaise, le chef de l’Etat a passé en revue les troupes, avant l’entrée des treize cercueils dans la cour des Invalides, au son des tambours. Emmanuel Macron a ensuite pris la parole pour prononcer l'éloge funèbre des soldats. "Au nom de la Nation", le président s’est "incliné devant leur sacrifice". Il a ensuite dressé un portrait plus intime de chacun de ces treize militaires, déclinant le thème du héros mort pour la patrie, qu'il a souvent invoqué depuis le début de son quinquennat.
Dans son éloge, le chef de l’Etat a pris le temps d’évoquer les faits d’armes de chacun des treize militaires tués au Mali dans un double crash d’hélicoptères. © LUDOVIC MARIN / AFP
Les militaires ont reçu la Légion d'honneur à titre posthume. © Thibault Camus / POOL / AFP
"Leur engagement profond, modeste et discret n'est rendu public que par le sacrifice ultime, loin du fracas des mots inutiles", a-t-il déclaré. "Ils sont morts en opération, pour la France, pour la protection des peuples du Sahel, pour la sécurité de leurs compatriotes et pour la liberté du monde, pour nous tous qui sommes là", a ajouté Emmanuel Macron. Une Légion d'honneur a ensuite été épinglée sur un coussin posé sur chaque cercueil. Enfin, les dépouilles ont quitté la cour des Invalides peu avant 16h30 au son de la marche funèbre de Frédéric Chopin.
"Toute la nation et toutes les générations" impliquées
Quelques 2.500 personnes se sont rassemblées dans la cour des Invalides lundi : les familles des victimes, des membres du gouvernement, mais aussi de nombreux anonymes. L'accès au bâtiment a ouvert au public dès 13h30. Des écoliers de Pau, Varces et Gap étaient également présents, aux côtés de maires et porte-drapeaux des villes des régiments endeuillés. "C’est toute la nation et toutes les générations qui doivent être impliquées dans cet hommage", avait expliqué l’entourage du président.
L’ancien chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, était présent, ainsi que son successeur à la présidence, François Hollande. C’est ce dernier qui a lancé l'opération Serval en 2013, devenue en 2014 l'opération Barkhane. Le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta est venu en France spécialement pour assister à cette cérémonie.