Les salariés des maisons de retraite sont appelés à faire grève mardi, pour protester contre leurs conditions de travail et le traitement des résidents. Certains en viennent à dire qu’ils sont maltraitants avec les pensionnaires en raison de la pression qu’ils subissent et du manque de moyens. Amélie, aide-soignante dans un établissement public de l’ouest de la France, a même dû poser des jours pour se remettre.
"Je suis épuisée du rythme qu’on nous demande, épuisée car je sentais que je commençais à manquer d’empathie et je risquais de devenir maltraitante dans mes paroles donc j’ai préféré poser des jours pour récupérer et après être bien au boulot", témoigne sur Europe 1 Amélie, qui sera en grève mardi. "J’ai repris et ça va mieux. Je suis plus à l’écoute, plus dans l’empathie. C’était vraiment nécessaire de me reposer."
Cette professionnelle de 40 ans pointe du doigt le rythme de travail imposé, intense, du fait du manque de personnel : "Le rythme nous fait souffrir. On est trois aides-soignantes pour 40 résidents. On a un délai de 13 minutes environ pour la toilette. Moi je ne mets pas 13 minutes le matin pour me lever, ouvrir les volets, prendre ma douche, me coiffer, m’habiller, etc. Et je n’envisage pas de mettre moins de 13 minutes quand j’aurai 85 ans."
Amélie dénonce en outre le fait que ses conditions de travail se répercutent sur la qualité de vie en Ehpad des personnes âgées : "Ils sont très vieux, ils ont un rythme de vie ralenti du fait de leur âge et nous on leur demande d’aller plus vite, ce n’est pas du tout normal ! Et comme tout est accéléré, même le rythme normal qu’on vit à la maison n’est plus respecté. Le soir, on est obligé de les coucher tôt avant le relais de l’équipe de nuit. Ce qui fait que si le dernier repas est pris à 19h et le petit-déjeuner pas avant 8h, ça leur fait subir un jeûne nocturne énorme."