Cinq ans après l'incendie destructeur dont elle fut victime, la cathédrale Notre-Dame de Paris va rouvrir ses portes au public le 8 décembre prochain. Une prouesse rendue possible par un colossal travail de sécurisation et de restauration de l'ouvrage dont Europe 1 vous propose de retracer les différentes étapes.
L'évènement avait plongé la France dans la sidération la plus totale. En ce 15 avril 2019, l'un des symboles de l'Hexagone et de sa capitale subissait le pire sinistre de son histoire. Dévorée par les flammes, la cathédrale Notre-Dame de Paris brûlait sous le regard médusé des Français . L'emblématique flèche d'Eugène Viollet-le-Duc, inaugurée en 1859 et culminant à 96 mètres de haut, n'a pas résisté au brasier.
Cinq ans plus tard, elle va de nouveau trôner au sommet de l'édifice. Reconstruite à l'identique, elle doit être progressivement libérée de la forêt d'échafaudages qui l'entourait et sera perceptible sans la moindre entrave lors des Jeux olympiques . L'édifice a également retrouvé la charpente de sa nef, mais aussi celle de son chœur, ravagés il y a cinq ans. Cinq années au cours desquelles les équipes en charge de la restauration de la cathédrale ont travaillé à pied d'œuvre pour redonner vie à ce joyau gothique, monument le plus visité du Vieux-Continent, qui rouvrira ses portes le 8 décembre prochain . Europe 1 vous propose de revivre, en images, les différentes étapes de ce chantier titanesque.
15 avril 2019 : Notre-Dame sous les flammes
Il est environ 19 heures lorsque le sinistre se déclenche. Les flammes progressent à une vitesse glaçante, mais Notre-Dame tient debout, sauvée par l'intervention héroïque des pompiers qui n'ont toutefois rien pu faire pour empêcher la chute de la flèche. Ce n'est que le lendemain, à 9h45, que le feu est déclaré comme étant "totalement éteint" , laissant derrière lui un paysage de désolation.
18 avril 2019 : Début de la sécurisation de l'ouvrage
Avant de songer à la restauration du monument, il est d'abord urgent d'établir un état des lieux des dégâts afin de sécuriser l'édifice fragilisé par les flammes. Notre-Dame menace, par endroits, de s'effondrer, obligeant la mairie de Paris à promulguer un arrêté de péril sur l'ouvrage. Évalués à hauteur de 160 millions d’euros, ces travaux de sécurisation ont pour objectif de veiller à la stabilité des gargouilles, trier et évacuer les vestiges accumulés ou encore mettre à l'abri près de 1.300 œuvres d'art. 28 cintres en bois ou en métal sont également installés afin de préserver les voûtes endommagées.
31 mai 2020 : Réouverture du parvis
Après la décontamination du chantier, qui présentait des risques de pollution au plomb , et un arrêt complet des travaux, crise sanitaire oblige, le parvis de la cathédrale rouvre finalement ses portes le 31 mai 2020 après un avis favorable de l'Agence régionale de Santé d'Île-de-France.
9 décembre 2020 : Fin du démontage du grand orgue
Non touché par les flammes, l'orgue de Notre-Dame de Paris, recouvert de nombreuses poussières de plomb, nécessitait tout de même un profond nettoyage. Composé de 8.000 tuyaux répartis en 115 jeux, le plus grand instrument de France, qui trônait en la cathédrale depuis 1733, a dû être entièrement démonté pour être restauré en dehors du monument. Progressivement réacheminés vers la capitale, les tuyaux devraient s'harmoniser dans les prochaines semaines en vue de la réouverture de l'édifice.
Mars 2021 : Fin du montage des échafaudages intérieurs
Des milliers de tubes de métal enchevêtrés pour former un immense échafaudage de près de 25 mètres de hauteur. Une construction impressionnante et surtout indispensable pour supporter le poids des cintres en bois, installés pour soutenir les voûtes. Elle permet également aux ouvriers d'accéder à toute la partie supérieure du chantier.
Mars 2022 : Un mystérieux sarcophage en bois découvert
Alors que les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) opéraient des travaux préalables à la reconstruction de la flèche, une surprenante découverte va éveiller la curiosité de la communauté scientifique. Un sarcophage en plomb anthropomorphe (de la forme d'un humain), datant du 14e siècle et intégralement conservé, est mis au jour aux côtés d'une deuxième tombe. L'identification des deux corps a permis d'en savoir davantage sur les rites funéraires pratiqués à l'époque.
Avril 2023 : Top départ pour la reconstruction de la flèche
Quatre ans se sont écoulés depuis l'incendie. Il est désormais temps de se pencher sur le fameuse flèche d'Eugène-Viollet-le-Duc, dont la chute le 15 avril 2019 reste ancrée dans la mémoire de nombreux Français. Identique à la précédente, elle est reconstruite avec les matériaux d'origine, du bois de chêne pour la structure et du plomb pour la couverture et les ornements.
16 décembre 2023 : Le coq surplombe à nouveau le monument
C'est en cette fin d'année 2023 que le célèbre coq de Notre-Dame de Paris retrouve son perchoir . Emportée par le feu, la sculpture en cuivre, contenant les reliques historiques de Sainte-Geneviève et de Saint-Denis, ainsi qu'une des 70 épines de la Sainte couronne du Christ, récupérée sur l'ancien coq, est d'abord bénite par Mgr Ulrich, archevêque de Paris, avant de s'élever dans les airs.
Janvier 2024 : La restauration de la charpente médiévale du chœur est terminée
La fin d'un travail de longue haleine. Un peu moins d'un an avant sa réouverture, Notre-Dame de Paris a retrouvé, en tout début d'année, la charpente médiévale de son chœur. Son assemblage a nécessité environ 700 chênes et demandé près d'un an de labeur aux équipes. Ces dernières avaient exprimé leur émotion et leur fierté sur Europe 1 .
Février 2024 : La flèche s'élève à nouveau
Le démontage de l'immense échafaudage débute en février dernier, dévoilant ainsi, dans le ciel parisien, la silhouette de la nouvelle aiguille, reconstruite à l'identique de celle conçue au 19e siècle.
Mars 2024 : La cathédrale retrouve la charpente de sa nef
L'une des dernières étapes de la restauration de Notre-Dame de Paris. Charpentiers et équarisseurs ont achevé le mois dernier la charpente de la nef de l'édifice . Une photo, likée par des milliers d'internautes sur la page Facebook "Rebâtir Notre-Dame de Paris", symbolise la joie des équipes d'artisans, casques de chantier sur la tête, à travers le bois de chêne massif de l'ouvrage.