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Benjamin Peter, édité par Alexandre Dalifard
Jeudi, la Première ministre Élisabeth Borne a eu recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites à l'Assemblée nationale. Une décision qui a rapidement fait réagir l'opposition. Plusieurs partis ont annoncé vouloir déposer des motions de censure. À Albi, ils étaient près d'un millier devant la Préfecture pour crier leur colère.

Dès l'annonce du recours au 49.3 par la Première ministre, un peu partout en France des rassemblements se sont organisés. C'est le cas notamment à Albi, dans le Tarn. Depuis le début du mouvement, la ville a été particulièrement mobilisée contre cette réforme des retraites au point que les leaders de l'intersyndicale avaient choisi de s'y retrouver il y a un mois. Jeudi soir, ils étaient entre 500 et un millier rassemblés devant la Préfecture pour crier leur colère.

"Régler les comptes aux urnes"

Dès qu'elle a su qu'un rassemblement s'improvisait dans le centre-ville, Marie a choisi d'y participer. "Je fais partie de ces gens qui ne participaient pas forcément aux manifestations mais qui maintenant y sont", admet-elle. Pascale non plus n'est pas habituée à faire grève. Mais pour elle, la réforme et la méthode employée pour la faire adopter, ça ne passe pas. "Maintenant, on règlera les comptes aux urnes. Je suis dégoutée. Je ne vote pas depuis 2004, maintenant je vais reprendre la carte rien que pour qu'ils dégagent", lance-t-elle aux politiques.

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Crédits : Benjamin Peter / Europe 1

Kamel a participé à toutes les manifestations ici à Albi. Pour lui, ce mouvement montre aussi l'exaspération des villes moyennes. "Albi, ce n'est pas une ville riche, c'est une ville de petites gens. Des gens qui acceptaient un peu leur sort parce qu'ils pensaient qu'il fallait en passer par là. A un moment donné, non, ça déborde. Je pense que ça va continuer. Peut-être pas sous cette forme là mais d'autres formes, en attendant les prochaines élections. En revanche, je pense que Marine Le Pen a toutes ces chances maintenant, il n'y aura pas de vote par défaut là. C'est quand même inquiétant."

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Crédits : Benjamin Peter / Europe 1

Et tous le disent, ils n'ont pas l'intention de se résigner maintenant. "Jusqu'ici tout s'est passé dans le calme" confiait un responsable local de la CGT qui s'inquiète des formes que pourra prendre la mobilisation dans les prochaines semaines.