Dimanche, une cérémonie religieuse se tiendra dans la cathédrale de Luçon, en signe de repentance pour les crimes pédophiles commis au sein de l'Eglise en Vendée. Une plaque-mémorial devrait également être dévoilée, une initiative inédite, et qui fait suite à la demande de pardon formulée à l’automne dernier par Monseigneur François Jacolin, évêque de Luçon, au nom de l'institution catholique.
Une volonté de "repentance"
Vendredi 23 octobre 2020, à La Roche-sur-Yon, Monseigneur Jacolin prenait la parole pour se prêter à un geste historique : "C’est avec gravité et émotion que je m'adresse à vous aujourd'hui pour une déclaration de repentance". Pour la première fois, le mot de "repentance" est lâché en France, et l'Église, par l'entremise d'un prélat, regarde en face et sans tabou le fléau de la pédocriminalité en son sein. "J’ai honte pour mon Eglise que je représente", a encore déclaré Monseigneur Jacolin.
Une initiative saluée par la Conférence des évêques
Cette honte est née d'une confession, celle de Jean-Pierre Sautereau, auteur de deux livres parus en 2018, dans lesquels le septuagénaire d'aujourd'hui raconte l'enfant qu'il a été, abusé dès 11 ans par des hommes d'Église. Le silence est brisé : 64 autres victimes vont parler, désignant 43 agresseurs, dont 36 prêtres pour la seule Vendée. Après les paroles, l'acte de repentance va se matérialiser ce dimanche avec cette plaque commémorative, dévoilée à 15 heures par monseigneur Jacolin, à l'intérieur même de la cathédrale.
La Conférence des évêques salue un geste hautement symbolique pour l'Eglise de Vendée. D’autres pourraient suivre. Certains diocèses s'intéressent en effet de très près à cette initiative exceptionnelle.