Samedi, un enfant autiste de 12 ans a été retrouvé mort à Marseille, sur les bords du fleuve l'Huveaune. Rapidement, la mère a avoué avoir tué son fils à l'aide d'un couteau de cuisine. Lors de sa garde à vue, elle a évoqué "les crises" dont souffrait l'enfant, expliquant qu'"elle n'arrivait plus à gérer la situation". Elle a "estimé que cela ne finirait jamais", a détaillé la magistrate dans son communiqué. Ce drame met en lumière les difficultés inouïes auxquelles sont souvent confrontés les parents d'enfants autistes. Ils se sentent délaissés, livrés à eux-mêmes, au point de passer à l'acte. Jean-Marc Bonifay, président de l'association Autisme Paca, a lui-même failli basculer, comme il l'explique au micro d'Europe 1.
"Des moments de grande solitude pour les parents"
"Je suis passé très près de la même situation pour que mon fils arrête de souffrir et que moi-même j'arrête de souffrir. J'y ai pensé", avoue-t-il. Selon lui, le manque d'accompagnement est en partie responsable des difficultés que vivent les parents. "Pour les moins de six ans, il y a de plus en plus de choses qui se font, mais il n'y a pas que des enfants dans l'autisme. Et les enfants deviennent grands. Les plus gros problèmes commencent à la préadolescence où il y a les hormones qui entrent en jeu, le désir de l'autre, etc. Ce sont des moments de grande solitude pour les parents", souligne Jean-Marc Bonifay.
Et l'école devient un obstacle de plus pour les familles, notamment à l'entrée au collège. "Ce sont les moments où on vit énormément de harcèlement scolaire et c'est là que nous rencontrons le plus de difficultés : à l'école, c'est à partir de ce moment là où on commence à nous pousser vers la sortie. Non pas parce que les enseignants auraient envie de faire du mal aux parents ou aux familles, mais parce qu'il n'y a pas les moyens", souligne le président de l'association Autisme PACA.
"On a des auxiliaires de vie scolaire qui sont précaires, avec des salaires ridicules. Ils commencent à avoir des formations mais cela reste minime. Donc les familles vivent des choses difficiles, même s'il y a beaucoup d'amour, de bonne volonté, parce qu'ils sont beaucoup livrés à eux-mêmes", conclut-il au micro d'Europe 1.