Les enfants d'il y a 20 ou 30 ans ne sont pas les mêmes qu'aujourd'hui. C'est le constat du pédopsychiatre Philippe Duverger, co-auteur du livre de conseils aux parents d'enfants tyrans, Qui commande ici ? (Editions Anne Carrière). Si la réponse au titre de l'ouvrage devrait logiquement être les parents, ce n'est pas toujours le cas. Les enfants sont plus nombreux aujourd'hui à être rebelles à toute forme d'autorité. On les appelle les enfants tyrans.
Même "un bébé peut être tyrannique". "Un enfant tyran c’est un enfant qui impose son désir. (...) Il veut commander et ses parents doivent obéir", décrit le professeur Philippe Duverger au micro de Matthieu Noël sur Europe 1. Même "un bébé peut être tyrannique" et cette "inversion" du rapport de force est "difficile à supporter pour les parents". Le livre qu'il a co-écrit avec le professeur Marcel Rufo a donc vocation à venir en aide à ces parents en difficulté.
Faire preuve d'"autorité bienveillante". "Ce qui est important, c’est d’essayer d’aider les parents à retrouver cette autorité bienveillante" afin de permettre "aux enfants d'être dans un cadre qui les protège et en même temps de grandir dans de bonnes conditions", explique-t-il. Philippe Duverger utilise l'expression "autorité bienveillante" car "avoir de l’autorité, ce n’est pas crier fort" et c'est aussi "autoriser". Il préconise d'avoir recours à "une explication pour essayer de permettre à l'enfant de trouver sa place".
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Le symptôme d'une "détresse". Car il y a une explication à ce comportement chez les enfants. Être un enfant tyran est le symptôme d'une "détresse". Pour y faire face, le pédopsychiatre appelle à "retrouver du plaisir" et "des liens de confiance" avec son enfant, dans le but de vivre "des bons moments partagés".
"Les parents parfaits, ça n'existe pas." Le problème vient souvent du fait que les parents "souhaitent être parfaits". "Les parents parfaits, ça n'existe pas", prévient Philippe Duverger, qui précise toutefois que cela "ne veut pas dire qu'il faut être défaillant". Des parents "suffisamment bons" ou "même moyens", c'est "rassurant". "Le vrai métier des enfants, c’est de pouvoir critiquer les parents. Si on a des parents parfaits, c'est insupportable."