Résidus de travaux abandonnés, déblais de terrassement, gravats... A cause du confinement, des dépôts sauvages se multiplient dans le parc national des Calanques. Didier Réault, président du parc, alerte sur la situation sur Europe 1 et affirme qu'une enquête est en cours.
Si le parc n'est pas encore transformé en déchetterie, il y a bien "une recrudescence de dépôts sauvages, que ce soit de la part de professionnels, d’artisans ou de particuliers", déplore Didier Réault. Pour l'essentiel, ce ne sont pas des déchets ménagers mais principalement des gravats ou des déblais de terrassement, qui peuvent engendrer eux aussi une pollution.
Des dépôts de nuit signalés au procureur
"Sur un site, il y a eu un dépôt de 30 à 40 m3 de déblais, déposés de nuit ! Pour les autres ce sont de plus petits dépôts, des placo-plâtres, des huisseries... Cela arrive régulièrement dans les Calanques mais pas à ce niveau là, et pas de façon aussi organisée !", s'indigne le président du parc. "Une enquête est ouverte aujourd’hui, et nous avons des éléments qui concordent pour je l’espère retrouver les auteurs de ces méfaits", ajoute-t-il.
Le @ParcCalanques déplore une recrudescence des dépôts sauvages dans les Calanques ! Les déchetteries pour les professionnels restent pourtant ouvertes... Le Parc a décidé de renforcer la pression de contrôle. Plusieurs procédures ont été ouvertes. + : https://t.co/8qkEvENPsgpic.twitter.com/ZH740f6y8c
— Parc des Calanques (@ParcCalanques) April 10, 2020
Chaque dépôt repéré a effectivement fait l'objet d'un constat, par les agents du parc national, ou par l’ONF, le département ou la ville de Marseille, et "tous ces faits ont été signalés au procureur de la république avec lequel nous avons un travail très ancien".
Les contrevenants s'exposent à des sanctions, car "tout abandon, dépôt, jet ou déversement d'objet, matériaux ou déchet à l'aide d'un véhicule au cœur d'un parc national constitue une infraction contraventionnelle de classe C5", précise le parc des Calanques sur son site internet. "L’art. L 541-48 du Code de l’Environnement dispose notamment que : le contrevenant encourt deux ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende. Si le contrevenant est une personne morale il encourt une amende de 375.000€ et l’exclusion des marchés publics sur 5 ans".
Le parc national rappelle par ailleurs que pour les professionnels, "trois déchetteries situées à proximité du territoire du Parc national restent ouvertes aux professionnels autorisés à se déplacer", à Marseille et la Ciotat.