Le retour de bâton ne s'est pas fait attendre. Le parquet de Paris a ouvert lundi une enquête préliminaire pour "apologie du terrorisme" visant le cofondateur d'Action directe Jean-Marc Rouillan qui a qualifié de "courageux" les auteurs des attentats djihadistes de novembre, a-t-on appris de source judiciaire.
"Je les ai trouvé très courageux". Les propos ont été tenus dans une interview au mensuel marseillais Le Ravi de mars. "Moi, je les ai trouvés très courageux, en fait. Ils se sont battus courageusement : ils se battent dans les rues de Paris (alors qu'ils) savent qu'il y a 2.000 ou 3.000 flics autour d'eux", avait déclaré le cofondateur d'Action directe, organisation armée d'extrême gauche qui commettait dans les années 1980 assassinats et attentats. Condamné pour assassinats, Jean-Marc Rouillan est actuellement en liberté conditionnelle.
Il assume ses propos. Jean-Marc Rouillan a dit assumer ces propos, tout en affirmant qu'il ne s'agissait "pas d'une valorisation du tout" des djihadistes, dont il dit ne pas partager l'idéologie. "Ces propos sont une offense à la mémoire des victimes et une blessure supplémentaire pour des familles qui ont déjà beaucoup enduré", a réagi lundi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, lors de son audition par la commission d'enquête parlementaire mise en place après les attentats. "C'est l'état du droit, il appartient au ministère public de requérir la révocation de la libération conditionnelle de cet individu", a-t-il ajouté.