Une enquête a été ouverte après des appels à la violence diffusés ces derniers jours sur Twitter contre la communauté asiatique, accusée d'être à l'origine de la propagation du nouveau coronavirus, a-t-on appris dimanche auprès du parquet de Paris.
"Les jaunes mangeurs de chiens"
L'enquête a été ouverte pour "provocation publique à commettre une atteinte à l'intégrité physique d'une personne à caractère raciste" et les investigations ont été confiées à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a indiqué à l'AFP le parquet, confirmant une information du journal Le Parisien. Une plainte a été déposée et un signalement réalisé sur la plateforme Pharos, chargée de détecter les contenus en ligne illicites, a précisé à l'AFP une source policière.
Des messages haineux et des appels à s'en prendre physiquement à des Asiatiques ont été publiés notamment sur Twitter cette semaine, à l'occasion de l'annonce du reconfinement en raison d'une circulation très active du Covid-19. "On arrête les mangas désormais c'est la chasse aux asiatiques les bridés là les jaunes mangeurs de chiens on pardonnera JAMAIS", "ça va aller dans le 13e chasser du chinois" ou "Moi j'appelle tous les renois [noirs] et rebeus [Arabes] de FRANCE à agresser chaque chinois qu'ils croiseront dans la rue" peut-on lire sur des captures d'écran postées sur la page Facebook de l'association des jeunes Chinois de France (AJCF).
Un "guide pratique" pour porter plainte en préparation
L'AJCF, qui appelle à "la vigilance", encourage toute personne "victime ou simple témoin de comportement ou de propos répréhensibles" à "porter plainte et/ou le signaler à une association de (son) collectif". De même, le Collectif Sécurité Pour Tous prépare un "guide pratique" pour porter plainte, soulignant que les personnes d'origine asiatique saisissent trop peu la justice, a indiqué l'un de ses porte-parole Sun-Lay Tan.
Après une première "vague d'actes anti-asiatiques en janvier-février", depuis l'annonce du reconfinement "les appels ont recommencé et ces appels sont suivis d'actes", a-t-il ajouté, affirmant avoir reçu des témoignages d'agressions et de menaces. La Licra a annoncé jeudi dans un tweet saisir "la justice pour que cessent les appels à la haine contre les personnes asiatiques" et a demandé à Twitter de fermer "de toute urgence" les comptes des personnes à l'origine de ces appels à la violence.