Entrée à l'université : la ministre veut "en finir avec le traitement de masse" et le "tirage au sort"

Frédérique Vidal prône un système de sélection sur-mesure des bacheliers, avec des pré-requis dans chaque filière.
Frédérique Vidal prône un système de sélection sur-mesure des bacheliers, avec des pré-requis dans chaque filière. © PATRICK KOVARIK / AFP
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avec AFP , modifié à
La ministre de l'Enseignement supérieur a assuré lundi vouloir "en finir" avec le système APB et mettre en place un système de sélection sur-mesure des bacheliers en université.

Avec près de 87.000 bacheliers qui attendent encore une place en fac, la situation est "inacceptable" et le système d'entrée à l'université "à bout de souffle", a reconnu lundi la ministre de l'Enseignement supérieur qui a réaffirmé sa volonté d'en "finir avec le traitement de masse" comme "le tirage au sort". Quelques jours après les résultats définitifs du bac, 86.969 lycéens étaient toujours sans affectation ou sur liste d'attente après avoir formulé leurs vœux sur la très critiquée plateforme informatique d'admission post-bac (APB), selon des chiffres du ministère publiés vendredi.

"Le vrai scandale du tirage au sort". "Nous devons en finir avec le traitement de masse, qui est la vraie cause de l'échec", a plaidé Frédérique Vidal, à l'ouverture des concertations, auxquelles sont conviés notamment les syndicats étudiants, la conférence des recteurs d'académie, la conférence des présidents d'université (CPU), les associations de parents d'élèves, afin de réformer le système qualifié un peu plus tôt par la ministre d"'énorme gâchis". Évoquant les "dizaines de milliers d'étudiants qui ne feront pas les études de leur choix", la ministre a fustigé "le vrai scandale du tirage au sort".

 

La ministre prône du sur-mesure. Depuis deux ans, les facs françaises doivent accueillir chaque année quelque 40.000 étudiants supplémentaires, une hausse qui devrait perdurer jusqu'en 2022. La sélection étant interdite en France pour l'entrée à l'université, lorsque la demande dépasse les capacités d'accueil dans une filière, les élèves sont en effet admis par tirage au sort. Un système avec lequel il faut "en finir", selon la ministre. "Nous devons apprendre à faire du sur-mesure, en proximité, et non pas uniquement via une plateforme désincarnée", a-t-elle ainsi expliqué, et prendre en compte l'"histoire", le "parcours", la "motivation", les "forces, mais aussi [les] fragilités" de l'étudiant.

Donner des prérequis dans chaque filière. Le gouvernement souhaite notamment instaurer des "prérequis" : Frédérique Vidal a ainsi déclaré avoir "d'ores et déjà demandé à l'ensemble des présidents d'université de porter à la connaissance des étudiants les 'prérequis' identifiés par leurs équipes pédagogiques dans chacune des filières". "Nous devons leur dire (aux étudiants) quelles sont les compétences et disciplines-clés pour réussir, nous devons leur dire à quoi ressemble exactement le cursus qu'ils vont suivre, nous devons leur indiquer quelles sont leurs réelles chances de succès", a expliqué Frédérique Vidal. La ministre s'est dite par ailleurs "prête à examiner toutes les propositions, toutes les idées, d'où qu'elles viennent", alors que ce premier round de discussions sera suivi d'une deuxième concertation début août, en vue de faire des propositions avant la rentée 2018.