«Une barrière pour la foi» : l'entrée bientôt payante pour les touristes à Notre-Dame de Paris ?

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Youenn Madec / Crédit photo : Eric Broncard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

5 euros pour rentrer dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. C’est la proposition de Rachida Dati pour financer un plan de sauvegarde du patrimoine religieux. Seules les visites touristiques seraient concernées par l’obligation de payer, les messes et la prière devant rester accessibles gratuitement. Parmi les fidèles, la proposition fait débat.

À quelques minutes de la messe, Nathan se presse pour entrer dans l’église Notre-Dame des Victoires dans le centre de Paris. Le jeune homme fréquente assidument les églises et il est choqué qu'on puisse vouloir faire payer l'entrée de l'une d'entre elles. La ministre de la Culture Rachida Dati suggère de rendre payant l'accès à Notre-Dame de Paris pour les touristes, à hauteur de 5 euros. Un projet qui permettrait de financer un plan de sauvegarde du patrimoine. "Toutes les églises à Paris devraient rester ouvertes pour tous. Les messages qui indiquent souvent l'entrée, c'est que tout le monde est le bienvenu. Et dire que c'est payant, c'est une barrière pour la foi. Avant d'être un édifice patrimonial ou une sorte de musée, c'est quand même une église. C'est pour la foi, c'est pour que ce soit vivant et accessible à tous", argumente le jeune homme.

"5 euros pour Notre-Dame, ce n'est pas cher payé"

À la sortie de la messe, tous n'ont pourtant pas le même avis, comme Jeannine pour qui entretenir les églises justifie une exception. "5 euros pour Notre-Dame, ce n'est pas cher payé pour sauver les églises de France. On peut prier dans des tas d'église non payante. Notre-Dame est exceptionnelle. Et pour endroit exceptionnel, mesure exceptionnelle", se réjouit-elle.

Mais Cathy, une autre fidèle qui l'écoutait, l'interrompt. Pour elle, impossible d'envisager payer pour prier et impossible aussi de différencier touristes et croyants. "Comment elle fait la différence entre les gens qui prient et puis les autres ? Les touristes aussi prient ", déplore-t-elle. Une crainte partagée par le diocèse de Paris qui annonce dans un communiqué que différencier pèlerins et touristes les priverait de l'essence même de Notre-Dame de Paris