Quelques centaines de personnes ont rendu hommage mercredi à Toulouse et Nantes au jeune écologiste Rémi Fraisse, tué il y a deux ans par une grenade des gendarmes lors d'affrontements sur le site du barrage contesté de Sivens, dans le Tarn. Environ 300 sympathisants et des anciens occupants de la "Zone à défendre" (zad), qui avait été installée à Sivens, se sont réunis devant le Monument aux morts de Toulouse, choix symbolique, avant une marche sur un boulevard longeant le centre-ville.
"Mort pour un projet inutile". "Mourir pour des idées n'est pas stupide", a déclaré un militant, prenant la parole parmi d'autres au pied du monument. "La justice a reconnu que tu es mort pour un projet inutile et illégal", a-t-il ajouté en référence à l'annulation, le 1er juillet 2016 par le tribunal administratif de Toulouse, de la déclaration d'utilité publique du projet de retenue d'eau, une victoire a posteriori pour les opposants. "Zad partout", a par la suite entonné la petite foule, avant de défiler derrière une banderole intitulée "Rémi enfant de la Terre. N'oublions jamais".
Des heurts il y a trois jours. La manifestation, encadrée d'un important dispositif policier, s'est déroulée dans le calme. Dimanche dernier, des empoignades avaient eu lieu à Sivens entre des opposants et des partisans du projet qui ont tenté d'empêcher un petit rassemblement de 75 personnes de rendre hommage à Rémi Fraisse à l'endroit où il est mort. Trois jeunes opposantes ont porté plainte pour avoir été blessées à coups de couteau par un militant pro-barrage, selon elles, lors de cette commémoration.
"On n'oublie pas". A Nantes, environ 160 personnes selon la police ont défilé derrière une banderole proclamant "Pas de justice, pas de paix. Liberté", a constaté une journaliste de l'AFP. Rassemblés devant la préfecture, ils ont déposé un tableau représentant Rémi Fraisse, avant de scander : "On n'oublie pas, on ne pardonne pas".
Rémi Fraisse, botaniste de 21 ans, avait trouvé la mort lors de violents affrontements le 26 octobre 2014 sur le site du chantier de Sivens. Le jeune homme, décrit comme un pacifiste par son entourage, avait succombé à l'explosion d'une grenade offensive tirée par un gendarme. Ce décès avait suscité une vive émotion en France et provoqué la suspension du projet.