Erasmus : un programme qui doit maintenant s'ouvrir aux plus défavorisés

"Nous voulons aller vers un Erasmus pour tous", a déclaré vendredi Pierre Moscovici. (Photo d'illustration) © EMMANUEL DUNAND / AFP
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avec AFP , modifié à

Pierre Moscovici souhaite ouvrir Erasmus à davantage d'élèves de l'enseignement scolaire, aux apprentis, mais aussi "aux migrants ou aux personnes handicapées".

Erasmus, le programme qui a permis depuis 30 ans à plus de neuf millions de personnes de partir étudier à l'étranger, doit maintenant s'ouvrir aux publics plus défavorisés, ont plaidé jeudi quelques-uns de ses défenseurs.

"Quel avenir ?" Créé le 15 juin 1987, le programme permettait à l'origine aux seuls étudiants de partir suivre une année de cursus à l'étranger. Il n'a cessé de s'étendre, passant de onze pays inscrits au départ à 33 pays participants. Désormais nommé Erasmus+, il a aussi gagné élèves du primaire et du secondaire, des lycées professionnels, demandeurs d'emplois, etc. "La question qui se pose est : 'quel avenir pour Erasmus'?", a lancé vendredi le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, lors d'une conférence de presse au conseil régional d’Île-de-France.

"Casser cette image d''auberge espagnole'". L'objectif affiché est de rendre le programme "plus efficace", "mieux ciblé", et de le rendre "plus accessible" à certains publics. Le commissaire a notamment souhaité l'ouvrir à davantage d'élèves de l'enseignement scolaire, aux apprentis, mais aussi "aux migrants ou aux personnes handicapées". "Il faut casser cette image de l'"auberge espagnole" (en référence au film de Cédric Klapisch sur le sujet, ndlr), avec des élites qui font la fête", a-t-il dit. "Nous voulons aller vers un Erasmus pour tous."

Augmentation des montants de bourse. Or, le succès du programme dépasse les capacités budgétaires actuelles. En 2017, s'il avait fallu accepter toutes les demandes en France, 49 millions d'euros supplémentaires auraient été nécessaires. "Il y a un risque que les financements ne soient pas à la hauteur des ambitions", a prévenu la députée européenne Pervenche Berès, qui plaide pour de nouveaux contributeurs au programme (collectivités, entreprises…) En 2018, la Commission a toutefois proposé d'augmenter le montant des bourses individuelles, d'accroître le budget dédié aux échanges scolaires de la maternelle au lycée ou encore de créer une offre de stage hors Europe. "En 2018, nous pourrons toucher des publics qui hésitaient à participer au programme faute de financement personnel", s'est félicitée Laure Coudret-Laut, directrice de l'agence Erasmus+ France.