"Évidemment, s’il me le demande, je serais fier d’être à ses côtés en appel". Dans le Journal du Dimanche, Éric Dupond-Moretti, l'avocat d'Abdelkader Merah, confie avoir "fait l’objet d’un pilonnage intensif" durant les cinq semaines du procès d'assises, au terme desquelles le frère du tueur des attentats de Toulouse et de Montauban a été condamné à une peine de vingt ans de réclusion, assortie d’une période de sûreté des deux tiers. Et se dit prêt à le défendre en appel.
Un nouveau procès "indispensable mais toujours dérangeant, violent et brutal". Pour l'heure, l'avocat et son client n'ont pas encore déterminé la stratégie à suivre pour les prochaines semaines. "Je dois voir Abdelkader Merah pour faire le point avec lui avant de me prononcer", explique-t-il dans les colonnes du JDD, alors qu'un nouveau procès doit s'ouvrir, probablement dans un an ou un an et demi, suite à l'appel du parquet général. "Pendant l’audience, [l'avocate générale] a souvent évoqué l’intérêt des victimes. J’imagine qu’elle considère que c’est ce qu’il y a de mieux pour elles", lance ce ténor du barreau. "Pour ma part, je pense qu’il y a une grande malhonnêteté à leur faire croire que le procès d’assises à une vertu cathartique. C’est faux. Il est indispensable mais toujours dérangeant, violent et brutal", souligne-t-il.
"Pour l’audience, je n’ai pas demandé d’argent". Alors qu'une victime l'a notamment qualifié d’"indigne", Éric Dupond-Moretti justifie son choix d'avoir pris la défense d'Abdelkader Merah. "L’affaire Merah est la première d’une longue série. Je pensais que j’avais (…) une contribution à y apporter. Pour clore tous les débats sur mes motivations, j’ai touché 12.000 euros d’honoraires de la famille. Pour l’audience, je n’ai pas demandé d’argent. La famille n’avait plus rien".