Un pharmacien parisien a été mis en examen et écroué mi-décembre, soupçonné d'avoir facturé des tests fictifs de dépistage du Covid-19, pour un préjudice d'au moins plusieurs millions d'euros pour l'Assurance maladie, a-t-on appris mardi. L'homme a été placé en détention provisoire.
Un pharmacien parisien a été mis en examen et écroué mi-décembre, soupçonné d'avoir facturé des tests fictifs de dépistage du Covid-19 , pour un préjudice d'au moins plusieurs millions d'euros pour l'Assurance maladie, a-t-on appris mardi de sources concordantes. Le 17 décembre, cet homme a été mis en examen par un juge d'instruction parisien pour escroquerie et blanchiment en bande organisée et pour faux et usage de faux, puis placé en détention provisoire, a confirmé une source judiciaire.
D'après le Canard enchaîné, qui a révélé l'existence de cette enquête, les investigations ont débuté après qu'un médecin a découvert qu'il avait acheté à son insu des milliers de tests. La Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM), citée dans le journal, aurait saisi le parquet de Paris après "avoir constaté des pratiques frauduleuses de facturation à l'Assurance maladie de commandes (de tests antigéniques) non délivrées" aux médecins.
Le pharmacien aurait surévalué ses déclarations de tests
Entre septembre et mi-décembre, le pharmacien aurait d'une part surévalué ses déclarations de tests réalisés dans son officine et aurait d'autre part gonflé le nombre de kits de tests vendus à des médecins, au détriment de la CPAM. "Des médecins nous ont dit ne pas connaître le pharmacien", a rapporté une source proche du dossier, affirmant qu'un deuxième pharmacien avait également été entendu en garde à vue.
"On doit encore comprendre le mécanisme des remboursements par la CPAM", a-t-on souligné de même source. "Des transporteurs ont été missionnés. Des commandes (de tests) ont pu être livrées, d'autres non ou à d'autres personnes". Selon le Canard enchaîné, les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance astucieuse de la police judiciaire de Paris ont trouvé début janvier 800.000 euros en liquide dans l'une des pharmacies.