Le 22 juin dernier, l'entreprise bretonne Timac Agro a signé un partenariat avec le CNES pour concevoir les meilleurs nutriments nécessaires aux végétaux en milieu extrême. L'objectif est de permettre aux astronautes de cultiver des récoltes directement sur place. Un procédé déjà prouvé sur Terre avec le réchauffement climatique.
La semaine prochaine, on fêtera les 54 ans des premiers pas de l'homme sur la Lune , mais dans quelques années, on pourrait bien y fêter les premiers plats. Ceux conçus par les astronautes après avoir réalisé leurs premières récoltes sur place. C'est en tout cas ce sur quoi travaille Timac Agro, à Saint Malo. L'entreprise a signé le 22 juin dernier un partenariat avec le CNES pour concevoir les meilleurs nutriments nécessaires aux végétaux en milieu extrême. Europe 1 a pu visiter les locaux.
Des nutriments d'algues pour nourrir les plantes
"C'est une chambre de culture dans laquelle nous pouvons adapter la température et la lumière", explique Sylvain Pluchon, directeur recherche et développement chez Timac Agro. Derrière cette lourde porte qu'ouvre le dirigeant, des rangées de végétaux sont alignés sous une lumière jaunâtre et de gros ventilateurs. Ici, on simule n'importe quel climat sur Terre. Mais bientôt, "on produira des tomates, du pois, de la salade, exactement comme on le fera sur la Lune et sur Mars", assure-t-il au micro d'Europe 1.
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C'est la question fondamentale de la conquête spatiale longue durée : comment assurer l'alimentation des astronautes ? La réponse se trouve à Saint-Malo où on élabore des nutriments d'algues marines pour nourrir les plantes privées d'eau et d'énergie. C'est avec ces molécules que les astronautes pourront alors cultiver leurs propres légumes loin de la Terre. "On aurait pu très bien imaginer qu'ils viennent avec leurs petites gélules et qu'ils se nourrissent uniquement de ça pendant plusieurs années. Sauf que l'impact psychologique de la nutrition est reconnu. Le premier métier qu'on a demandé aux spationautes, c'est d'être agriculteur", souligne Maylis Radonde, directrice développement produits et communication chez Timac Agro.
Avant de l'exporter sur la Lune puis sur Mars, le procédé conçu en Bretagne a déjà prouvé son utilité sur la Terre où le réchauffement climatique oblige à trouver des solutions pour nourrir la population mondiale.