Moins de 24 heures après la mort d'une collégienne poignardée à Saint-Chéron, dans l'Essonne, à la suite d’une violente rixe entre deux bandes des communes voisines, un adolescent est mort mardi après-midi dans le même département, à Boussy-Saint-Antoine. Une soixantaine de personnes - certaines avec des armes blanches -, étaient venues en découdre. Le maire PS de la commune, Romain Colas, a exprimé sa colère face à ce déferlement de violence et à ces affrontements qui durent selon lui depuis plusieurs décennies.
"Les affrontements concernent les jeunes de deux quartiers, deux villes limitrophes de ma commune. Moi, j’ai grandi dans la ville dont j’ai le plaisir d’être maire. J’ai 41 ans et cela fait 41 ans qu’existe cette culture d’affrontement entre les jeunes issus de ces deux communes. On ne peut pas se satisfaire de ça", a-t-il affirmé au micro d'Europe 1. Ayant eu lieu à une cinquantaine de kilomètres de distance, les deux dernières affaires ne semblent pas être liées, selon le parquet.
"On ne doit pas voir sa vie menacée quand on a 13 ou 14 ans"
A Boussy-Saint-Antoine, le garçon de 14 ans a été tué "très probablement d'un coup de couteau au ventre", a précisé la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP). Un autre adolescent de 13 ans a été blessé à la gorge et transporté par hélicoptère vers un hôpital, dans un état grave. "Qu’est-ce que fait un gamin de 13 ou 14 ans à se balader avec un couteau dans la rue en pleine après-midi ? On ne doit pas voir sa vie menacée quand on a 13 ou 14 ans, c’est inadmissible", ajoute Romain Colas.
Le maire en appelle à la "responsabilité de chacun". "On a une violence qui se généralise dans notre société, qui doit appeler à la responsabilité de chacun : les communes, l’Etat, les forces de l'ordre, mais aussi les individus." Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé l'envoi dès mardi soir dans ces deux villes de renforts des forces de l'ordre : 60 gendarmes à Saint-Chéron et 30 policiers à Boussy-Saint-Antoine, selon son ministère.