Ils se souviendront de leur soirée sur la plus belle avenue du monde jeudi soir. Il était autour de 21 heures quand les Champs-Elysées ont basculé dans le chaos. Le temps qu'un homme sorte de sa voiture et se mette à tirer sur une patrouille de police à l'arme automatique, provoquant une fusillade au cours de laquelle un membre des force de l'ordre et l'assaillant lui-même ont été tués.
"C'est arrivé en saccade". "D'un seul coup, on a entendu des coups de feu", explique à Europe 1 Nabil, qui travaille sur les Champs-Elysées. "C'était très surprenant car c'est arrivé en saccade : deux coups, trois coups, plusieurs coups après. J'ai mis au moins dix secondes à me rendre compte qu'il s'agissait de coups de feu", se rappelle Patricia, qui se promenait en haut de l'avenue, tout près des lieux de la fusillade.
"On voyait les gens courir dans tous les sens". Ces quelques secondes d'échanges de tirs ont vidé les Champs-Elysées d'un coup, sous l'effet de la panique. "Tout le monde paniquait, les gens couraient, criaient... C'était l'horreur", résume Nabil. Même sentiment pour Alain, touriste luxembourgeois. "On était en train de passer la commande, puis tout d'un coup on a entendu un 'boum' et en une seconde tout le monde s'est enfuit dans tous les sens. On est tombés, il y a eu un mouvement de panique, les chaises tombaient partout. Nous aussi on était par terre, on voyait les gens courir dans tous les sens", raconte-t-il sur Europe 1.
Ladurée transformé en QG de crise. Très rapidement, les renforts de police se mettent en place, les forces de l'ordre remontent la célèbre avenue au pas de charge. Une à une, toutes les rues adjacentes sont bloquées, les stations de métro fermées. Les gyrophares sont partout, le bruit d'un moteur d'hélicoptère ajoute à la tension, certains passants craquent.
Le salon de thé Ladurée, sur l'avenue, s'est transformé rapidement en QG de crise, accueillant notamment le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl et la maire de Paris Anne Hidalgo, arrivés en convoi protégé et entourés de près par plusieurs hommes munis d'armes automatiques.
A ce moment-là, les forces de police craignent encore la présence de complices du terroriste sur la zone. Sur les dents, les policiers n'hésitent pas à crier sur les badauds, 'allez-vous-en, c'est dangereux !' A l'intérieur de cette zone interdite d'accès, les gens restent calfeutrés dans les magasins et les restaurants. Puis peu à peu la tension redescend d'un cran, mais l'accès aux Champs-Elysées restera ainsi fermé une bonne partie de la nuit le temps de sécuriser la zone.