L’origine de la viande de plus de la moitié des produits transformés vendus en France n’est pas indiquée. C’est le résultat d’une étude menée par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir et publiée lundi, trois ans jour pour jour après le scandale des lasagnes à la viande de cheval. "Il n’y a eu quasiment aucun progrès s’agissant de la transparence" depuis cette affaire, s’est indigné lundi dans le Grand direct de l’actu Cédric Musso, directeur de l’action politique d’UFC-Que Choisir.
Un faible surcoût. "Au moment du scandale, la commission européenne s’est un peu agitée", rappelle-t-il. "On s’attendait à ce qu’il y ait une réglementation contraignante obligeant, comme pour la viande brute, à ce que l’origine soit mentionnée… Mais l’Europe s’est couchée." La France a quant à elle inscrit l’obligation de mentionner l’origine de la viande utilisée dans tous les produits, cuisinés ou non, dans la loi Consommation de 2013. Mais Paris a besoin du feu vert de la Commission européenne pour appliquer cette mesure, car elle ne peut pas obliger les industriels à modifier leurs étiquettes.
Après avoir publié fin 2013 un rapport sur le sujet et malgré une résolution du Parlement européen en février 2015, Bruxelles ne s’est pas décidé à adopter de texte contraignant. UFC-Que Choisir estime que cet étiquetage coûte 0,7% de plus que l’étiquetage actuel et peut faire augmenter d’environ un centime le prix d’une barquette de lasagnes, par exemple.
Une question de santé publique ? Pour Cédric Musso, ce manque de transparence pose un problème de santé publique. En 2015, la découverte d’un trafic a montré que de la viande de cheval vacciné, impropre à la consommation humaine, était parfois utilisée dans des plats cuisinés. Avec le manque de transparence, la viande "peut venir de n’importe où", insiste-t-il. "Le scandale de la viande de cheval a révélé que cette opacité permet des fraudes." Et de résumer : "il y a urgence à ce qu’on avance".