Être étudiant coûtera (encore) plus cher à la rentrée

Image d'illustration © PIERRE ANDRIEU / AFP
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avec AFP , modifié à

Selon un rapport de l'Unef, la rentrée universitaire va connaître cette année une hausse de 1,1%.

Les étudiants ont de quoi s'inquiéter. Alors que certains sont encore en attente d'une place à l'université correspondant à leurs voeux, d'autres vont devoir regarder à la dépense. Selon un rapport de l'Unef, l'année universitaire qui s'annonce va être plus cher que la précédente. Le principal syndicat étudiant déplore qu'aucune nouvelle mesure sociale n'ait été décidée par le gouvernement.

Une hausse des frais quatre fois plus élevée que l'inflation. La bourse des étudiants va être plus légère à compter de septembre, a calculé l'Unef. L'augmentation des coûts va être de 1,1% selon le syndicat, soit l'équivalent de quatre fois l'inflation. Il est par ailleurs rappelé dans le rapport qu'un étudiant sur quatre reçoit une bourse mais qu'un sur trois ne reçoit aucune aide financière de ses parents. En tout, être étudiant coûterait 800 euros par mois en moyenne, estime l'Unef, dans le cas où l'étudiant possède son propre logement. Un montant qui pousse la moitié des étudiants à travailler 11 heures en moyenne par semaine, surtout quand la famille ne peut donner un coup de pouce.

Loyers, transports, restauration… tout augmente. C'est en province que les étudiants vont le plus se serrer la ceinture. Ils y font les frais "à la fois de hausses des loyers et d'augmentations significatives du prix des transports", souligne le rapport.

Ces hausses sont générales, de 0,3% pour les loyers hors Île-de-France par exemple. Et dans certaines villes, la hausse est plus sévère : +6,6% au Havre, 2,6% à Nancy ou encore +1,8% à Strasbourg.

Les transports sont l'autre ligne de dépense importante des étudiants. En moyenne, ils entraînent une dépense de 246 euros par an, hors Île-de-France, "de 100 euros à Toulouse jusqu'à 335 à Brest", avance l'Unef. Le syndicat énumère aussi les autres hausses qui, accumulées, pèse sur le porte-feuille étudiant : +1,6% pour la restauration universitaire, +7% pour EDF, +0,9% pour la Sécurité Sociale.

Les Franciliens épargnés. Paris est certes la ville la plus chère de France mais la hausse du coût de la vie étudiante y sera moins élevée à la rentrée. Appliqué depuis le 1er août, l'encadrement des loyers de la loi ALUR "a déjà un effet dissuasif et permet une stagnation du prix des petites surfaces", précise le syndicat. De plus, la réglementation des frais d'agence "permettra cette année de faire économiser en moyenne 495 euros à un étudiant qui emménage".

Dernier point positif pour les Franciliens, le passage de l'abonnement aux transports à un tarif unique va faire économiser 128 euros par an à un étudiant qui doit se déplacer entre Paris et la banlieue pour ses études.

"Un plan d'action sociale" réclamé. Face à la hausse des coûts de la vie étudiante, l'Unef réclame "un plan d'action sociale", avec notamment "un élargissement du système des bourses" et une revalorisation de celles-ci de 5%.

"Il ne serait pas acceptable que, au nom de l'austérité budgétaire, la rentrée 2015 soit la première du quinquennat sans mesure pour soutenir le pouvoir d'achat étudiant", s'insurge l'Unef.

Frais d'inscription gelés. Dans un communiqué, la ministre de l'Éducation nationale et le secrétaire d'État chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon, annoncent pourtant une nouvelle mesure. Les droits d'inscription ont en effet été gelés pour la rentrée universitaire 2015 "pour la première fois", y expliquent-il. L'inscription en licence restera ainsi à 184 euros, en master à 256 euros, en doctorat à 391 euros et pour le diplôme d'ingénieur à 610 euros.

Le système des bourses, lui, a déjà été réformé en 2014 lorsque les boursiers de l'échelon zéro, qui jusque là bénéficiaient juste de l'exonération des droits d'inscription, se sont vu gratifier d'une aide de 1.000 euros par an.