Vous auriez préféré faire "philo" plutôt que "socio" ? "Droit" plutôt "qu’Histoire" ? Les cours ne vous intéressent plus et vous commencez à douter de la pertinence de votre présence dans les amphis ? Vous n’êtes pas seuls. Près de 30% des étudiants en première année d’étude supérieure abandonneraient en cours de route, selon le gouvernement. C’est entre novembre et mars que le nombre de "décrochages" serait le plus élevé. Or, dans la plupart des cas, les "réorientations" ne sont plus possibles après janvier, voire après décembre pour certains établissements. Autrement dit, si vous y songez maintenant, il faut se dépêcher. Comment réussir sa reconversion ? Voici quelques conseils.
- A qui s’adresser ?
Dans chaque université, vous trouverez des "Service commun universitaire d'information et d'orientation", des SCUIO de leur petit nom. Ils connaissent les démarches à suivre et passer par eux facilitera le processus de transfert d’une filière à une autre, voire d’une fac à une autre. Hors des facs, dans la plupart des villes, vous trouverez également des CIO, des "centres d'information et d'orientation". Vous y aurez accès à de la documentation et du personnel pour répondre à vos questions. Attention, il faut souvent prendre rendez-vous pour obtenir un entretien. A l’université, vous pouvez aussi trouver conseils auprès des enseignants référents de votre filière ou du CPE dans le cas des BTS.
- Quand faire vos démarches ?
Aucun établissement ne fonctionne de la même manière, et cela peut changer d’une année sur l’autre. Première chose à faire, donc, si vous voulez vous réorienter : vous renseigner sur la date de clôture des inscriptions, auprès du secrétariat ou du SCUIO de l’établissement dans lequel vous voulez vous réinscrire. Attention, car certains établissements clôturent fin décembre. Autrement dit : dépêchez-vous !
La majorité ferme fin janvier, et certains poussent jusqu’à février / mars. "A l’IUT de Lyon, par exemple, les élèves ont jusqu’au 14 janvier pour présenter leur candidature en DUT informatique, pour une rentrée le 1er février. A la Sorbonne-Nouvelle, la date butoir est fixée mi-janvier… Du côté du privé, de plus en plus de rentrées décalées sont proposées par les écoles spécialisées d’informatique ou d’art, ainsi que dans des écoles de management comme l’INSEEC ou l’Ipag", résume "Etudiant aujourd’hui", un supplément du journal Le Parisien.
Cinq DUT sur 24 ont une deuxième rentrée en région parisienne. En PACES (première année commune aux études de santé), le système prévoit une "réorientation précoce" en fin de premier semestre. De plus en plus d’écoles de commerce et d'ingénieurs proposent aussi une "seconde rentrée" toute l’année, avec des dispositifs de rattrapage adaptés. L'INSEEC, l'EMLV ou l'IDRAC, par exemple, recrutent en décembre. Plusieurs BTS du privé proposent enfin des formations de 18 mois, accessibles en cours d’année. Le magazine l’Etudiant, spécialiste de ces questions, dresse ici un aperçu filière par filière.
- Comment s’y prendre ?
Peu importe votre réorientation, il vous faudra préparer un dossier comprenant vos bulletins de notes de lycée (ou d’études supérieures si vous en avez déjà), divers documents administratifs (carte d’identité, vitale etc.) et une lettre de motivation. Attention : les "bi-licences" (socio+psycho par exemple) n’offrent pas de possibilité de s’inscrire en cours d’année, tout comme les cursus les plus sélectifs.
Une fois inscrit, dans la plupart des cas, il va falloir mettre les bouchées doubles pour rattraper les cours. Certaines facs, comme Cergy-Pontoise, ont toutefois mis en place un processus en plusieurs phases pour répondre aux besoins des étudiants décrocheurs. Dans d’autres, comme à Clermont-Ferrand (pour le droit, l’économie et la gestion) ou à Paris-Est Marne-la-Vallée (en histoire, géographie et sociologie), les établissements disposent d’un système de tronc commun, qui facilitera les bascules d’une filière à l’autre.
A noter, enfin, qu’il est recommandé de passer ses partiels du premier semestre malgré tout : cela constituera une preuve de votre sérieux et cela permettra peut-être de passer directement au second semestre de votre nouveau cursus, ou de n’avoir que quelques matières à rattraper.