EUROPE 1 ET VOUS - «C'est le prix à payer» : le temps de trajet domicile-travail des ruraux explose en 20 ans

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Jean-Luc Boujon // Crédit photo : PHILIPPE DESMAZES / AFP

Chaque jour, Europe 1 se penche sur une idée ou un problème dans votre quotidien. L'envie de campagne se fait de plus en plus en présente chez les Français. Et alors qu'ils sont de plus en plus nombreux à franchir le pas, L'Insee dévoile ce vendredi que le temps de trajet des ruraux pour aller travailler à doubler en l'espace de 20 ans.

Partir à la campagne pour fuir le bruit, la circulation et la pollution : c'est le rêve de nombreux Français. Et depuis la crise du Covid-19 , ils sont de plus en plus nombreux à tenter un retour à la nature. Mais ce changement de vie entraîne l'allongement des temps de trajet. En 20 ans, il a même augmenté de moitié, d'après une étude de l'Insee. Désormais, les ruraux roulent en moyenne cinq kilomètres de plus que dans les années 2000.

Plusieurs heures perdues par semaines

À Chambost-Allières, dans le Rhône, de nombreux actifs sont venus s'installer. Il faut dire que ce petit village de 800 habitants à tout pour plaire : une forêt, son église du 11ème et des maisons en pierres dorées. Un petit paradis où Roxanne et Victor viennent à peine de s'installer. Pourtant chaque jour, Victor le mari, part en voiture travailler à Lyon, à 45 kilomètres de là. "Il fait en moyenne une heure de trajet le matin, et une heure le soir. Et ça, c'est tous les jours", explique-t-elle au micro d'Europe 1. 

"Mais bon, on a acheté une petite maison qu'on retape parce qu'un bien pareil proche de Lyon, c'est inimaginable. Donc, on a trouvé une petite maison de 70 mètres carrés pour 150.000 euros en pierres dorées et avec 1.000 m2 de terrain. Et on est très contents", souligne néanmoins Roxanne. 

"C'est le prix à payer"

Le choix est le même pour Sacha, 29 ans, dont la maison vient de sortir de terre. Son mari aussi travaille loin. "Il travaille à Villefranche-sur-Saône, à 25 kilomètres de la maison. Le matin, il met 30 minutes pour aller travailler et le soir 45 pour rentrer. Donc c'est un sacrifice, mais on préfère ça et vivre dans ce cadre-là plutôt que d'être à cinq minutes du travail et avoir les contraintes qu'on peut avoir en ville. C'est le prix à payer", juge-t-elle. 

Des situations similaires, qui se reproduisent un peu partout sur le territoire et qui permettent aux petites communes de renaître. Preuve en est, à Chambost-Allières, l'an dernier, une nouvelle classe a ouvert à l'école primaire du village.