EUROPE 1 ET VOUS - Face à la «shrinkflation», les enseignes décident d'alerter les consommateurs

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Caroline Baudry / Crédits photo : Idhir Baha / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Chaque jour, Europe 1 se penche sur une idée ou un problème du quotidien. Les grandes enseignes de la distribution s'attaquent à la "shrinkflation". Une pratique marketing utilisée par les industriels qui consiste à réduire le poids d'un produit et à conserver un emballage identique, tout en le vendant au même prix, voire en augmentant celui au litre ou au kilo.

En êtes-vous victime sans même vous en apercevoir ? La shrinkflation , du verbe anglais shrink (traduction : rétrécir), est une pratique de plus en plus constatée dans les rayons de nos supermarchés. Un phénomène marketing qui consiste à masquer la hausse des prix en réduisant la quantité dans un emballage semblable, avec un prix de vente identique.  

Pire encore, certaines marques augmentent même le prix de ces paquets allégés , faisant flamber le prix au kilo. Dès ce lundi, l'enseigne de distribution Carrefour a décidé de signaler ces pratiques dans ses magasins. Une trentaine de produits sont concernés. C'est une campagne de "Name and shame" (nommer et couvrir de honte) que d'autres enseignes ont déjà lancé. 

"C'est bien que le client ne soit pas pris pour un couillon"

"Je voudrais qu'il y ait une transparence". Au rayon des surgelés, l'ambiance est glaciale. Jean-Jacques, 70 ans, découvre l'affichette dénonciatrice. La nouvelle version de la boîte de pommes de terre rissolées Findus en rayon depuis un mois a été discrètement rabotée de 10 grammes mais son prix au kilo a lui explosé de 68 %. "C'est bien pour le client, qu'il soit informé, qu'il ne soit pas pris pour un couillon", ajoute-t-il.

Du vol selon Nathalie, qui découvre la ruse. "Maintenant, pour faire ses courses, il faut avoir une calculatrice", lance-t-elle avant d'avancer que Findus, "c'est terminé". Il en est de même pour la bouteille d'Ice Tea qui a vu son format passer de 1,5 à 1,25 litre. Pourtant, son prix a, lui, augmenté de 40 %.

Une escroquerie ?

Ce n'est pas une surprise, souffle Djamel. Il scrute minutieusement les paquets avant de les glisser dans son maigre panier. "Il y a le poids au kilo, il y a le contenant en gramme, c'est juste à nous de faire attention, en tant que consommateur encore une fois, on n'a pas trop le choix. De toute façon, on a tous modifié notre façon de vivre, de consommer. On connaît la situation, on connaît le marché", explique-t-il au micro d'Europe 1.

Un marché dans lequel les enseignes tentent d'attirer les clients vers leurs marques distributeurs, en dénonçant ces hausses de prix aux allures d'escroquerie.