Demain, tous aidants ? Pour de plus en plus de Français, la fin de la carrière professionnelle ne signifie pas forcément la quille. Après avoir géré leurs enfants et petits enfants, Ghislaine, Didier et Isabelle ont décidé, "comme un juste retour des choses" disent-ils, d'accompagner leur mère et belle-mère, Simone, décédée à 89 ans en août dernier d'insuffisances rénales et cardiaques.
"La vie change"
Il y a un an à peine, Didier et Isabelle fringants sexagénaires, ont troqué les week-ends entre copains contre des allers-retours Rennes-Lorient, au chevet de Simone, 88 ans. Rapidement, Simone doit être hospitalisée à domicile. Le couple cède leur chambre au rez-de-chaussée. "On voyait bien que notre vie était modifiée, qu'on avait des contraintes. C'est comme quand des enfants arrivent à la maison, la vie change. Vous ne sortez plus comme vous voulez, c'est le même processus mais évidemment un processus bien différent avec une personne de cet âge-là", explique Didier avant d'ajouter. "Quand elles ont un certain âge, les personnes âgées sont beaucoup plus exigeantes."
"Il y a eu des moments durs mais on était avec elle"
Plus d'exigences que leurs trois enfants qui avaient quitté le nid, et qui ramenaient à l'occasion leurs petits au milieu du lit médicalisé. Ghislaine, la sœur, débarque de Toulouse et vient à la rescousse. "Tout lâcher ne me causait pas trop de problèmes. Mes enfants sont grands. Je me suis mise à 100% télétravail et après, j'étais retraitée. C'est quand même maman qui nous a élevé, je trouve que c'est un juste retour des choses", détaille-t-elle.
"Et puis en fait comme maman était mal, je suis restée chez eux et on est resté accompagner maman jusqu'au bout et ça, c'était chouette. Il y a eu des moments durs mais on était avec elle, c'est ce qu'elle voulait", se souvient-elle émue. Une expérience pour les trois aidants qui, disent-ils, les a rapprochés à jamais.