Les nuits se suivent et se ressemblent autour du site d'Eurotunnel à Calais. Plus "de 1.000 tentatives" d'intrusion par de nombreux migrants souhaitant rejoindre à tout prix la Grande-Bretagne ont encore été dénombrées dans la nuit de jeudi à vendredi, après plusieurs centaines de tentatives recensées les jours précédents.
Les infos à retenir :
- 1000 tentatives d'intrusions dans le tunnel sous la Manche, dans la nuit de jeudi à vendredi
- Eurotunnel se dit victime d'"invasions systématiques" et avance avoir stoppé 37.000 migrants depuis janvier
- David Cameron juge la situation inacceptable et annonce un renfort de moyens
- France et Royaume-Uni collaborent pour sécuriser les abords du site
1.000 tentatives déjouées dans la nuit. "Plus de 1.000 tentatives ont été déjouées cette nuit, avec une trentaine d'interpellations. Aucun incident n'est pour l'instant à déplorer", a indiqué une source policière. Sans être en mesure de confirmer ou non ces chiffres, un porte-parole d'Eurotunnel a indiqué que le site subissait "beaucoup moins de perturbations depuis l'arrivée des renforts" de 120 policiers supplémentaires qui s'ajoutent au contingent de 300 déjà déployés sur le Calaisis.
Une "situation difficile à gérer". Au moins quatre cars de CRS étaient présents à 7 heures aux abords du site au niveau de Coquelles, où la situation était calme. "Il y a eu des renforts mais la pression migratoire reste toujours présente", a confié une source policière, précisant que la "situation reste difficile à gérer". Plusieurs migrants sont morts aux abords du site depuis début juin.
"Des invasions systématiques" et peut-être "organisées". Le groupe Eurotunnel a affirmé mercredi avoir intercepté, depuis le 1er janvier, plus de 37.000 migrants par ses propres moyens. "Eurotunnel a alerté depuis plusieurs mois la Commission intergouvernementale du tunnel sous la Manche et les pouvoirs publics" sur l'explosion de ce chiffre, souligne l'exploitant du tunnel dans un communiqué, ajoutant que la situation "dépasse ce qu'un concessionnaire peut raisonnablement faire". "On est face à des invasions systématiques" et peut-être "organisées", a affirmé Jacques Gounon, PDG d'Eurotunnel.
"Une vraie collaboration" avec le Royaume-Uni. "Il y a beaucoup de frustration mais la France et le Royaume-Uni travaillent très bien, c'est une vraie collaboration. Les discussions continuent intensément, tous les jours et à très haut niveau. Les autorités françaises mettent beaucoup d'œuvre pour assurer l'ordre public", a assuré Sir Peter Ricketts, ambassadeur britannique en France, interrogé par Europe 1. "Nous travaillons contre les passeurs, les réseaux. Il y a beaucoup de choses à régler en amont. On ne réglera pas le problème à Calais", conclut l'ambassadeur. "Ce (vendredi) soir, j'aurai une discussion avec le Premier ministre britannique (David) Cameron pour que nous puissions prendre toutes nos responsabilités", a déclaré François Hollande devant la presse en marge d'un déplacement dans le Lot.
Migrants : "la France et le Royaume-Uni...par Europe1fr
Cameron juge la situation "inacceptable"... "Des gens essaient d'entrer illégalement dans notre pays et ici les routiers et vacanciers font face à des perturbations", a déclaré le Premier ministre britannique David Cameron, à l'issue d'une réunion du comité d'urgence Cobra, vendredi. "Nous n'excluons aucune action permettant de faire face à cette situation", a-t-il indiqué, qualifiant celle-ci d'"inacceptable".
... Et promet la mise en oeuvre de moyens supplémentaires. Le Premier ministre a fait savoir que "des clôtures, des chiens renifleurs et des moyens supplémentaires" allaient être envoyés. Mardi, Londres avait annoncé une rallonge de 7 millions de livres (soit 10 millions d'euros) pour renforcer la sécurité du site d'Eurotunnel. Une aide financière qui s'ajoute aux 15 millions de livres déjà débloquées en septembre et début juillet.
Un collège occupé à Paris. Parallèlement à la situation difficile à Calais, la centaine de migrants qui occupaient le local de l'association Ni pu ni soumises s'est rabattu dans l'annexe d'un collège de l'est parisien. Sous les yeux de policiers, plusieurs dizaines d'entre ont escaladé les grilles de l'établissement Guillaume-Budé dans le 19e arrondissement en fin d'après-midi. "Comme la mairie de Paris refuse de nous donner un gymnase, on vient occuper un gymnase", a expliqué Lyes Louffok, un membre du comité de soutien. "Si on nous expulse, on occupera un autre lieu. Là, il faut que la mairie de Paris et surtout l'Etat soient conscients de la situation. L'objectif, c'est 'Pas une nuit dans la rue'", a-t-il ajouté.
Avec les #réfugiées dans le 19ème dans le collège Guillaume bude pic.twitter.com/ahET2MyPeR
— Nathanael (@ilnoir) 31 Juillet 2015