Un campement de plus d'un millier de migrants qui s'était récemment reconstitué dans le nord de Paris était en cours d'évacuation, dans le calme, tôt vendredi matin. Il s'agit de la 26e opération du genre en un an.
1.500 places d'hébergement. Entre 1.200 et 1.400 personnes, pour la plupart des hommes originaires d’Érythrée, de Somalie ou d'Afghanistan, avaient été recensées ces derniers jours dans ce campement situé entre les stations de métro Jaurès et Colonel Fabien, à cheval sur les 10e et 19e arrondissements.
L'évacuation a commencé vers 6h30 en présence du préfet de région Jean Francois Carenco, de la préfète de Paris Sophie Broca, de représentants de la mairie de Paris, d'associations (Emmaus, France Terre d'asile) et de l'Ofii (Office francais de l'immigration et de l'intégration). Des centaines de personnes, quasi exclusivement des hommes, étaient massées sous le métro aérien, attendant de pouvoir monter dans des bus qui doivent les conduire vers des centres d'hébergement. 1.500 places ont été mobilisées, dont environ 800 en gymnase. Une centaine de personnes vulnérables (femmes isolées, enfants, familles) ont été prises en charge en premier.
Des centres "dans toutes les capitales régionales". Pierre Henry, directeur de France Terre d'asile, confie son "sentiment d'épuisement" : "on a tous le même regard sur le problème : il faut dans toutes les capitales régionales des centres pour accueillir et orienter les migrants, pour arrêter d'attirer les gens à Paris et à Calais. Si ce n'est pas fait, c'est que la décision politique n'est pas prise".