C'est un appel fort que lance Elisabeth Fouquet, mardi matin sur Europe 1. La mère d'Aurélie Fouquet, policière municipale tuée par le commando de braqueurs en 2010 à Villiers-sur-Marne, s'est adressé par notre biais à Redoine Faïd, condamné deux fois par une cour d’assises dans cette affaire et qui vient de s'évader de prison.
"Assumez ce que vous avez fait". "S'il vous plaît, rendez-vous. Quoi qu'il arrive, où que vous soyez, de toute façon, à un moment donné la justice vous retrouvera, votre passé vous rattrapera", lance ainsi Elisabeth Fouquet près de 48 heures après l'évasion spectaculaire de Redoine Faïd par hélicoptère de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, dimanche. "Et, par pitié, pas dans le sang, qu'il n'y ait pas de nouvelle victime. Et assumez, assumez tout simplement ce que vous avez fait", ajoute la mère de la jeune policière municipale.
Outre l'appel au braqueur, la mère d'Aurélie Fouquet se dit "révoltée", en colère. "Ça a été tellement court, tellement facile (...) que je ne comprends pas. Je me pose des questions. Pour moi il y a un dysfonctionnement", explique-t-elle, ajoutant : "C'est un individu dangereux, c'est un individu qui doit être derrière les barreaux et en aucune façon il ne doit avoir la possibilité de s'échapper". Redoine Faïd était déjà parvenu à s'échapper une fois de la prison de Séquedin, en 2013. Lundi, sur Europe 1, Nicole Belloubet, la garde des Sceaux, a expliqué vouloir faire la lumière sur cette évasion pour repérer un éventuel dysfonctionnement. "Je ne prétends pas qu'il n'y a pas eu de défaillance. Il y en a peut-être une. Si c'est le cas, nous y porterons remède immédiatement", avait assuré la ministre.
"J'ai eu la chair de poule, ça m'a tétanisée". Elisabeth Fouquet se souvient très bien du moment où elle a appris que Redoine Faïd s'était à nouveau fait la belle. "Nous étions sur la plage avec nos petits-enfants et j'ai souhaité prendre une photo de mon petit-fils. A ce moment-là, je me suis aperçu qu'il y avait un nombre d'appels inconsidérés de ma fille donc je l'ai tout de suite rappelée. On n'a pas eu le temps de se dire bonjour, elle a eu immédiatement ces mots : 'Redoine Faïd s'est évadé'. Je vous avoue que ça a été un moment d'effroi. J'ai eu la chair de poule, ça m'a tétanisée", commente-t-elle.
Son petit-fils "s'est senti en insécurité". Son petit-fils aussi. Âgé d'une dizaine d'années, le fils d'Aurélie Fouquet était tout près d'elle durant l'appel. "Dès que j'ai raccroché, il m'a posé des questions. 'Mamie, il va retrouver où on est ?' Il s'est senti en insécurité et j'ai tout de suite compris", poursuit-elle.
Elle répond à Béatrice Dalle. Dans cette nouvelle épreuve, Elisabeth Fouquet a également dû endurer le commentaire à tout le moins provocateur de Béatrice Dalle. Lundi, la comédienne a félicité le braqueur pour son évasion. "Que Dieu te protège. Bravo Redoine Faïd, toute la France est avec toi, enfin moi en tout cas c'est sûr... Au revoir pénitentiaire, au revoir... Bordel, je vais danser le Mia pendant des heures pour fêter ça", a écrit l'actrice de 53 ans sur son compte Instagram. "Elle se positionne dans des faits dans lesquels elle n'est absolument pas concernée", lui rétorque Elisabeth Fouquet. "Je lui souhaite de ne pas vivre ce que nous avons vécu, de ne pas perdre dans de telles conditions un être aimé, un être cher, qui vous manquera toute votre vie".