Un Français sur trois vit dans un village de 3.500 habitants 7:45
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Lucie de Perthuis , modifié à
Depuis les Vosges où il accompagne le comité interministériel sur la ruralité, Jean-Marc Borello répond aux questions d'Europe 1 sur le plan d'action du gouvernement pour dynamiser et socialiser les zones rurales. Le président du groupe SOS et cofondateur du mouvement En Marche explique l'importance de recréer du lien social et des lieux de services dans les villages désertés. 
INTERVIEW

Un comité ministériel sur la ruralité, composé du Premier ministre et de six de ses ministres - comme Christophe Castaner ou encore Elisabeth Borne -, s'est rendu à Épinal jeudi matin pour mettre en avant l'action du gouvernement dans les zones rurales. Jean-Marc Borello, président du groupe SOS et cofondateur du mouvement en Marche, présente au micro d'Europe 1 l'initiative "1.000 cafés", visant à ouvrir des cafés dans des villages où tous les commerces ont fermé. Objectif : dynamiser et socialiser les zones rurales.

"Des lieux multiservices"

L'opération vise à ouvrir des cafés dans des villages pour aider à la reprise d'activités sociales et économiques. Un Français sur trois vit dans une commune de moins de 3.500 habitants, et la moitié de ces communes ne compte aucun commerce. Pour Jean-Marc Borello, le café est un vecteur de lien social, et plus encore. "C'est notamment un lieu où l'on se rencontre, mais c'est aussi un lieu qui peut amener des services divers", explique ce proche du chef de l'Etat. "Certains cafés donneront accès à un point Poste, à des dispositifs de presse, à des équipements numériques pour ceux qui n'ont pas internet", précise Jean-Marc Borello. "Des lieux multiservices, co-construits différemment avec les habitants du village", poursuit-il. 

25 cafés sur le point d'ouvrir

Jeudi le comité ministériel se rend dans un des premiers cafés du programme, qui ouvre dans les Vosges. Quelque 700 communes auraient candidaté pour participer au programme. Et 1.800 personnes ont exprimé leur volonté de devenir gestionnaire de cafés. 25 cafés sont en train d'être ouverts, et Jean-Marc Borello assure qu'une centaine ouvrira avant la fin de l'année, puis deux cent l'année prochaine, "quatre cent l'année d'après, et nous continuerons l'opération", a affirmé le président de groupe SOS au micro d'Europe 1. 

Sur les 1.800 candidats à la gestion des cafés, Jean-Marc Borello affirme que les profils sont très variés : des habitants des villages, mais aussi des personnes qui ont quitté leur terre d'origine et qui "veulent retrouver leur région et un mode de vie différent des villes". 

"Un élément du dispositif"

L'ouverture d'un café dans les villages ne peut pas à elle seule résoudre les problèmes de désertification des zones rurales. "C'est une des mesures retenues dans la plan que le gouvernement doit annoncer jeudi", convient Jean-Marc Morello. "Il y a aussi la nécessité de revitaliser ces territoires avec la présence de service public, la lutte contre la désertification médicale", poursuit-il. "Ce n'est qu'un élément du dispositif sur lequel le gouvernement s'est engagé". 

"La place est à l'innovation, à l'imagination" 

"Mais l'idée, c'est de faire des cafés un point de départ, de rencontre, pour élaborer des projets en commun. On peut aussi imaginer des dispositifs qui permettent aux personnes âgées de trouver des services dans leur village et de rester plus longtemps chez eux", propose Jean-Marc Borello, qui précise que tous les gestionnaires de cafés seront salariés par le groupe SOS, qu'il dirige. 

Enfin, il s'est exprimé sur la question des transports dans les zones rurales. La mobilité est en effet un sujet majeur dans la question de l'isolement. "L'idée, c'est d'inventer des solutions au plan local", explique l'homme politique. "Dans un de ces villages, le maire a mis à disposition de l'ensemble des habitants du village un véhicule électrique. Partager un véhicule pour retrouver de la mobilité. La place est à l'innovation, à l'imagination, cela permettra de mieux vivre dans ces villages et donc de faire repartir l'activité", conclut Jean-Marc Borello.