Elles sont 20.000 en France, dont 10.500 pour appartenance à la mouvance islamique radicale. Les personnes fichées S, comme "Sûreté de l'Etat", sont au cœur des préoccupations du gouvernement, mais aussi de la population française. Certains réclament en effet, pour des raisons de sécurité, à ce que leur nom soit révélé.
Assurer la sécurité des salariés. Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal ETHIC, vient d'écrire au ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, pour demander à ce que les chefs d'entreprise puissent avoir accès aux fiches S de leurs salariés. "Nous avons des responsabilités, avance-t-elle sur Europe 1 mercredi. Nous sommes tenus par le code du Travail d'assurer la sécurité de nos salariés." Pour Sophie de Menthon, il est donc "légitime" qu'une personne fichée S soit signalée lorsque l'entreprise en fait la demande.
Différents niveaux de fichage. "On nous demande d'être vigilant, mais à côté de cela on ne peut pas se servir des fiches qui existent", regrette Isabelle, une auditrice d'Europe 1, qui souhaiterait que les loueurs de voiture puissent consulter les fiches S. Sophie de Menthon, de son côté, assure que cela n'engendrera pas de discrimination infondée à l'embauche. "Tout dépend du niveau" du fichage de la personnes concernée, explique la chef d'entreprise. La fiche S en comporte 16 en fonction de la dangerosité des individus.
Court-circuiter les services secrets. Olivier Faure, député socialiste, craint que cela n'engendre un court-circuit des services de renseignement. "A partir du moment où on dilapide l'information, le risque est de ne plus permettre à nos services secrets de travailler." L'élu rappelle en outre que, pour certaines professions sensibles, des dispositifs de vérification sont déjà mis en œuvre. C'est le cas des employés sur les centrales nucléaires, à la SNCF ou pour les agents de sécurité.
Un "état du soupçon". Pour Olivier Faure en outre, révéler au grand jour les noms des fichés S n'est pas une solution. "Ce ne sont pas des gens condamnés. On ne peut pas créer un état du soupçon avec les lynchages qui pourraient s'ensuivre." Si elles étaient identifiées, les personnes fichées seraient mises au ban de la société. "Ces gens-là pourraient alors en venir à une forme de radicalisation."