Mercredi, lors d'un point presse consacré au "Grenelle" contre les violences conjugales, Marlène Schiappa a fait un point sur les avancées sur le sujet. Outre l'idée d'entamer une réflexion sur le port d'armes des hommes violents, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes a rappelé que les femmes victimes pouvaient aussi bien être jeunes qu'âgées.
"Il y a un pourcentage réel de femmes de moins de 30 ans, donc jeune, qui sont tuées par leur conjoint ou par leur ex-conjoint", a indiqué Marlène Schiappa. "La place des femmes plus âgées est aussi réelle", a-t-elle ajouté, précisant que "plus de 17% des féminicides concernent des femmes de plus de 71 ans".
Le port d'armes en question
Par ailleurs, Marlène Schiappa s'est également prononcée pour une réflexion sur le port d'armes des hommes violents. Les forces de l'ordre devraient pouvoir contrôler plus facilement si les hommes soupçonnés de violences conjugales possèdent une arme à feu, afin de réduire les risques de féminicide, a estimé mercredi Marlène Schiappa, dénonçant un "angle mort" des politiques de prévention.
"On a vu plusieurs cas de féminicides cette année qui montraient que, malgré les différentes plaintes, l'homme considéré comme violent avait toujours à sa disposition une arme, avec parfois des autorisations", a expliqué la secrétaire d'État en charge de l'égalité femmes-hommes.
"C'est un sujet de préoccupation pour nous, sur lequel on doit pouvoir travailler", d'autant que l'arme à feu est le mode opératoire le plus fréquent dans les féminicides, avec 31,8% des cas.
Les heures d'ouverture du 3919 allongées ?
La secrétaire d'État s'est par ailleurs félicitée que le numéro d'appel d'urgence pour les femmes victimes de violence, le 3919, ait connu une nette recrudescence depuis le lancement du "Grenelle" : 1.661 appels enregistrés le 3 septembre, contre 150 à 200 par jour en temps normal, et cela n'a "pas décru" par la suite.
Le 3919, qui ne fonctionne pas la nuit, devrait "à terme" être ouvert 24 heures sur 24, ce qui permettrait notamment de répondre aux appels de femmes résidant en Outre-mer, gênées par le décalage horaire, a souligné la secrétaire d'État.