Trois syndicats d'agriculteurs ont déversé sur la route à la frontière franco-belge le chargement de lait d'un camion revenant de la ferme dite des "1.000 vaches", pour protester contre son modèle d'agriculture intensive. Une vingtaine de militants de la Confédération paysanne (française), de la Fugea et du MAP (belges) ont arrêté en début d'après-midi le camion à Heuvelland, au sud de la Belgique, et ont déroulé leur banderole "Le lait des 1.000 vaches tue les paysans", avant d'ouvrir une vanne pour déverser 23.000 litres de lait.
Une agriculture controversée. A cheval sur deux communes près d'Abbeville au nord de la France, le projet de ferme laitière dite "des 1.000 vaches" est controversé en raison de ses dimensions sans précédent en France. "La ferme des 1.000 vaches bafoue le métier d'agriculteur, que ce soit sur les plans animal, écologique et celui des emplois", a vilipendé Stéphane Delogne, porte-parole de la Fugea. "Les fermes intensives ne sont compétitives que parce qu'elles reçoivent des aides et ne paient pas tout ce qu'elles abîment" sur ces plans-là, a-t-il insisté.
Rassemblement à venir. L'action de vendredi s'est déroulée dans une ambiance cordiale, les militants ayant réussi à laisser passer le trafic tout en bloquant le camion. Ce dernier devait livrer une coopérative belge Milcobel. "Cette fuite en avant sur les volumes entraîne tout le monde vers le bas", a expliqué Jean Antoine, porte-parole de la Confédération paysanne Nord-Pas-de-Calais. Selon lui, la Milcobel achète le lait à la ferme des 1.000 vaches 200 euros les 1.000 litres, contre 270 environ pour Lactalis - contre lequel les producteurs de lait ont déjà manifesté en août. Dimanche, un rassemblement "festif et militant" organisé par l'association Novissen aura lieu contre la ferme des "1.000 vaches" près d'Abbeville, notamment en présence de la secrétaire d'Etat à la biodiversité Barbara Pompili.