Les Marseillais vont pouvoir peut être respirer un peu mieux. Après treize jours de grève, un protocole de fin de conflit a été signé lundi soir entre les éboueurs de la société Derichebourg et la direction.
Enlever les poubelles en moins de 48 heures. Les 250 salariés de la société chargés du nettoiement des 2e, 15e et 16e arrondissements avaient cessé le travail pour demander le maintien d'une prime qui, selon eux, a été diminuée par Derichebourg quand elle est devenue le nouveau prestataire du ramassage d'ordures dans ces arrondissements.
Le travail des éboueurs a repris lundi soir, mais cette fois sans protection policière ni agents de sécurité pour assurer le bon déroulement des opérations. La métropole avait en effet saisi la justice en référé pour obtenir l'intervention des forces de l'ordre et le déblocage des sites. Bernard, agent gréviste, rentre finalement dans le rang. "On s'engage auprès des Marseillais, dont je fais partie, à nettoyer en moins de 48 heures", promet-il.
"Un magma ignoble". Or, la tâche est immense, puisqu'il reste encore 3.300 tonnes de déchets à ramasser, notamment dans les quartiers nord, particulièrement touchés. Parfois, les immondices empêchent même les voitures de circuler, et les riverains de rentrer chez eux. Ils sont au bord de la crise de nerfs. "Il y a une espèce de couche, de magma ignoble, qui reste. L'odeur est épouvantable", s'agace Dominique, une habitante, au micro d'Europe 1. "Je me demande si le nettoyage va être fait de manière hygiénique jusqu'au bout. Et je ne sais absolument pas combien de temps ça va durer encore", se désespère-t-elle.
"Des rats qui courent partout". En attendant les camions-bennes, les riverains s'organisent et font appel au système D : jeter chez le voisin, ou brûler les poubelles. "On se retrouve avec des rats qui courent partout. On a peur. Nos enfants passent devant des tas d'immondices qui font 10, 15 mètres cube. On ne sait pas comment faire", alerte un voisin. "Nous, on voit des voitures s'arrêter, et ils jettent leurs poubelles ici parce que chez eux, c'est plein. Tout le monde jette où il veut", déplore un autre. Le résultat de treize jours de poubelles cumulées sur le bitume.