Le Conseil constitutionnel a pris "une très bonne décision". François Lambert, le neveu de Vincent Lambert, hospitalisé dans un état végétatif au CHU de Reims depuis 2008, a salué la décision du Conseil constitutionnel autorisant l'arrêt des traitements par les médecins des patients hors d'état d'exprimer leur volonté.
"Le Conseil constitutionnel était la seule juridiction à ne pas encore s'être prononcée. Cette décision montre que le principe de dignité et de liberté personnelle est défini et protégé par la Constitution, pas juste dans le sens du droit à la vie mais dans les deux sens", a affirmé François Lambert, qui s'est toujours prononcé en faveur de l'arrêt des traitements.
"Le Conseil constitutionnel dit que le patient est au cœur et que la procédure se termine par le procès et non par une nouvelle procédure collégiale", a-t-il ajouté. Le Conseil constitutionnel a validé la procédure d'arrêt des traitements des patients incapables de s'exprimer, prévue par la loi sur la fin de vie, mais apporte des garanties aux proches pour pouvoir faire un recours en urgence contre cette décision médicale.
La famille de Vincent Lambert se déchire depuis quatre ans sur le maintien en vie ou non du jeune homme tétraplégique plongé dans un état végétatif sans espoir d'amélioration, après un accident de la route en 2008. Le Conseil d'État puis la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) ont validé l'arrêt de ses traitements, qui n'est toujours pas mis en oeuvre.
"Juridiquement, les choses sont claires (...) C'est au CHU d'en tirer les conclusions. Il faut que les décisions de justice aient un impact sur les décisions médicales car les médecins ne font pas ce qu'ils veulent", a déclaré François Lambert. Pour Jean Paillot, l'un des avocats de Pierre et Viviane Lambert, les parents favorables au maintien en vie de leur fils, la décision des juges constitutionnels "ne va pas rendre plus difficile la vie de (ses) clients mais ne va pas la simplifier non plus".
"Il aurait fallu déterminer si la décision prise par un seul médecin était assortie de garanties suffisantes (...) le Conseil constitutionnel n'a pas fait de travail réel sur ces garanties : quelles valeurs ont-elles ? Sont-elles suffisantes dans cette situation ?", s'est-il demandé.