Fin de vie : «Un enjeu immense», prévient le président des évêques de France

Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France.
Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France. © Lionel BONAVENTURE / AFP
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Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), a souligné lundi l'"enjeu immense" qu'abordera la loi attendue sur la fin de vie. Les responsables religieux avaient été reçus le 8 janvier par Emmanuel Macron qui leur a promis de les consulter à nouveau sur la fin de vie.

Le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Eric de Moulins-Beaufort a souligné lundi l'"enjeu immense" qu'abordera la loi attendue sur la fin de vie, alors que le pape François vient de fustiger une "culture du rejet" imprégnant "certains choix politiques". Abordant lors de ses vœux "le défi de la discussion du projet de loi sur la fin de vie", Mgr de Moulins-Beaufort a affirmé devant les responsables des autres cultes que "nous sentons tous qu'il y a là un enjeu immense pour notre pays et pour l'humanité".

"Nous sommes convaincus que notre pays pourrait faire émerger une manière plus humaine, plus fraternelle, que plusieurs de ses voisins, d'accompagner les personnes en fin de vie ou atteintes de maladies incurables, et aider chacune et chacun à garder le goût de vivre plutôt que se laisser attirer pour 'un certain goût pour la mort'", a-t-il ajouté.

"Culture de l'individualisme" 

Les responsables religieux avaient été reçus le 8 janvier par Emmanuel Macron qui leur a promis de les consulter à nouveau sur la fin de vie. L'Élysée a ensuite précisé qu'il y aurait une seule loi sur le sujet, alors que certains avaient cru comprendre qu'il y aurait deux textes, sur le renforcement des soins palliatifs et sur l'aide à mourir. Samedi, dans un texte publié pour la 32e Journée mondiale du malade, le pape François a mis en garde contre la "culture du rejet" imprégnant "certains choix politiques" qui "ne mettent pas au centre la dignité de la personne humaine et ses besoins".

 

Cette "culture de l'individualisme" peut devenir "indifférente et même impitoyable lorsque les personnes n'ont plus la force nécessaire pour suivre le rythme", a-t-il ajouté. Abordant les violences faites aux femmes et aux enfants, Mgr de Moulins-Beaufort a plaidé pour l'"inscription dans la Constitution d'un engagement de la République à (les) protéger" et "à promouvoir leurs droits fondamentaux", selon lui "plus adéquate et prometteuse que celle d'un droit d'accès à l'avortement" comme l'a promis Emmanuel Macron.

Il a aussi plaidé pour "approfondir encore et toujours les liens d'amitié entre juifs, chrétiens, musulmans", et exhorté à "guérir l'âme de notre pays de tout antisémitisme". Après le vote d'une loi durcie sur l'immigration, il a appelé au nom des responsables des cultes "à ce que les personnes migrantes (...) ne soient pas traitées comme des délinquants ou des criminels".