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avec AFP / Crédit photo : DIMITAR DILKOFF / AFP
Ce débat, qui a duré environ deux heures, était réservé exclusivement aux étudiants et aux salariés, sans accès pour les médias. Il avait été annoncé vendredi par la direction, à l'issue de plusieurs heures de discussions avec les étudiants mobilisés pour la cause palestinienne et plusieurs jours de tensions.

Le débat sur la situation au Proche-Orient organisé par la direction de Sciences Po Paris en réponse à la mobilisation la semaine dernière d'étudiants, militants et sympathisants du comité Palestine de l'établissement a eu lieu jeudi matin, a constaté une journaliste de l'AFP. Ce débat, qui a duré environ deux heures, était réservé exclusivement aux étudiants et aux salariés, sans accès pour les médias. Il avait été annoncé vendredi par la direction, à l'issue de plusieurs heures de discussions avec les étudiants mobilisés pour la cause palestinienne et plusieurs jours de tensions dans et hors de Sciences Po Paris.

"Le but aujourd'hui est de montrer qu'à Sciences Po, on est capables de débattre sereinement", avait affirmé juste avant le débat un membre de la direction à l'AFP, sous couvert d'anonymat. L'administrateur provisoire de l'établissement, Jean Bassères, doit s'exprimer devant la presse à la mi-journée. Philippe, 22 ans, étudiant en Master 1 à PISA, école des affaires internationales au sein de l'école ne souhaitant pas donner son patronyme, s'estime "chanceux" d'avoir une place pour y participer. "J'espère que la direction ne va pas continuer à maintenir l'hypocrisie", a-t-il souhaité, décrivant "un climat très tendu".

Un sit-in devant le campus de Menton

Les étudiants protestataires du campus de Sciences Po Menton dans les Alpes-Maritimes n'étaient pas représentés à cette réunion à Paris, la direction ayant refusé de financer leur déplacement suite à leur refus d'évacuer des locaux qu'ils occupaient, sans bloquer les cours, lundi soir. Ces étudiants, une centaine selon eux sur les plus de 300 élèves de l'antenne de Menton, ont toutefois quitté mardi les locaux où ils avaient installé des tentes et déployé des drapeaux palestiniens. La direction a de son côté décidé de fermer le campus, les cours et les examens étant effectués en visioconférence en cette fin de semaine.

 

Ce jeudi matin, une petite vingtaine d'étudiants organisaient un sit-in sous la pluie devant le campus mentonnais pour négocier la réouverture de l'établissement en prévision de la semaine de révisions qui les attend avant les examens finaux. Ils souhaitent suivre les derniers cours en présentiel et pouvoir accéder à la bibliothèque. Les étudiants mobilisés à Sciences Po Paris remettent notamment en question les "partenariats de l'école avec les universités et organisations soutenant l'État d'Israël".

Mais la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a affirmé jeudi qu'il était "hors de question que les universités prennent une position institutionnelle en faveur de telle ou telle revendication dans le conflit en cours au Proche-Orient". Depuis une semaine, la situation à Sciences Po électrise le débat public, la France Insoumise étant notamment accusée par l'exécutif et la droite d'"instrumentalisation" du mouvement en soufflant sur les braises de la contestation. La tête de liste Les Républicains (LR) aux élections européennes, François-Xavier Bellamy avait qualifié d'"accord de la honte" les engagements pris par la direction de Sciences Po envers les étudiants mobilisés, dont l'organisation de ce débat interne.