"Mise à mort du monde forain" contre optimisation d'un "site exceptionnel" : la justice a examiné mardi le recours du leader forain Marcel Campion contre la décision du Conseil de Paris de supprimer le marché de Noël des Champs-Élysées qu'il exploite depuis sa création en 2008.
"On est avec toi Marcel !" A son arrivée au tribunal administratif de Paris, Marcel Campion a droit à un comité d'accueil : plusieurs dizaines de responsables forains et commerçants du marché de Noël, qui louent chaque année ses chalets, sont venus le soutenir. "On est avec toi Marcel !", encourage une femme. La salle prévue pour l'audience est trop petite pour abriter tout le monde: il faut déménager dans la plus grande, certains écoutant les débats depuis le haut des escaliers, faute de places assises.
La ville de Paris veut "varier les modalités d'animation". La semaine passée, plusieurs d'entre eux participaient à des opérations escargot aux abords de la capitale, perturbant fortement le trafic sur plusieurs axes autoroutiers et périphériques. La tension, plus feutrée dans cette enceinte judiciaire aux dimensions écrasantes, reste néanmoins palpable.
Dans ce dossier, la Ville de Paris brandit pour sa défense un vote de ses élus, à l'unanimité le 3 juillet, actant la suppression du marché de Noël dès la saison 2017-2018. Dans une lettre signée par la maire Anne Hidalgo le jour-même, la municipalité explique vouloir "varier les modalités d'animations de l'espace public et intégrer (...) les contraintes de sécurité qui s'imposent". Pour justifier du non-renouvellement de la convention qui lie M. Campion et la ville de Paris, il fallait trouver "un motif d'intérêt général suffisant", comme l'impose un arrêt du Conseil d'État de janvier.
Signée en octobre 2015, cette convention autorise M. Campion à installer ses chalets sur les Champs-Élysées pour une durée de deux ans, renouvelable deux fois.