Après une sécheresse hivernale historique, le réseau public des fleuves et rivières, Voies navigables de France, s’inquiète des niveaux dans les cours d’eau d'ici à l'été prochain. L’utilisation des écluses et des barrages, pour maintenir un volume d’eau nécessaire à la navigation ou aux usages industriels et agricoles, devrait être primordiale.
La sécheresse inquiète déjà en ce mois de mars. Au même titre que les sols, les fleuves et rivières sont menacés. Les Voies navigables de France ont d’ailleurs constaté, ce mois-ci, que le niveau de leurs réserves d’eau se situe 10% en dessous des volumes habituels ! Les agents se préparent donc à gérer très finement la circulation de l’eau cet été. Il faut en effet sécuriser plusieurs usages : faire circuler les bateaux mais aussi irriguer, ou encore refroidir les usines et les centrales. "Très sincèrement, aujourd'hui, il y a des préoccupations, c'est évident", confie Thierry Guimbaud, directeur général des Voies navigables de France.
Jusqu’à 15% des canaux fermés en 2022 à cause de la sécheresse
"Mais en 2022, avec une sécheresse importante, historique même, nous avons maintenu sans restriction de navigation 90 % du réseau des grands fleuves", rassure-t-il. "En revanche, les petits canaux ont été fermés jusqu'à 15 %", ajoute Thierry Guimbaud. "Si ces fleuves, ces canaux, n'étaient pas équipés d'installations pour gérer la situation, ça aurait été bien plus compliqué", résume le directeur général. Les agents des Voies navigables de France peuvent ainsi gérer la sécheresse , en activant les écluses et les barrages qui se trouvent tout au long des fleuves. Cela empêche ainsi l’eau de s'écouler trop vite dans la mer.
Des investissements gonflés dans les barrages et écluses
"Il y a deux actions possibles", reprend Thierry Guimbaud. "Soit aller prélever dans les rivières alentours, soit faire en sorte que nos installations permettent de retenir l'eau qui s'écoule", détaille-t-il. "Nous avons des barrages qui maintiennent un certain niveau d'eau en permanence." Les investissements dédiés à ce type d’installations ont doublé ces dernières années, pour atteindre 340 millions d’euros en 2023. Leur rôle est devenu indispensable face au changement climatique .