Floréale Mangin, aujourd'hui âgée de 27 ans, était en 2005 le fer de lance de la manifestation étudiante contre le Contrat Première Embauche (CPE) pour l’Union nationale lycéenne (UNL). La manifestation de mercredi contre la loi El Khomri lui rappelle celles qu'elle a vécues, il y a dix ans, sous les couleurs de l’UNL. "Cela me rappelle des souvenirs évidemment. Si les lycéens et tous les jeunes sont aujourd’hui mobilisés, c’est parce qu’ils ont des convictions et pas uniquement envie de prendre l’air", a-t-elle assuré, mercredi, sur Europe 1.
"Il faut de l'intersyndicale". A l'époque, il s'agissait pour elle de se mobiliser contre ce Contrat Premier Embauche. "Si la manifestation avait fonctionné comme cela, c’est que tout le monde était uni, aussi bien les lycéens, les étudiants, les salariés ou les retraités. Il y avait vraiment une union syndicale", précise-t-elle. Floréale Mangin souhaite aujourd'hui le même succès à la mobilisation des jeunes de mercredi contre la loi El Khomri. "Je pense que si cela doit fonctionner aujourd’hui, ce sera grâce à la même chose. Pour le moment, tout le monde n’est pas uni mais on verra comment ça évolue. Il faut de l’intersyndicale", assure-t-elle.
"C'est pire que le CPE". Le CPE était un texte qui concernait directement les jeunes, ce qui n’est pas forcément le cas du texte de loi El Khomri mais celui est "pire" selon Floréale Mangin. "A l’époque, on nous proposait uniquement la précarisation des jeunes mais cette fois-ci c’est pire, cela concerne tout le monde."
"Nous n'étions pas instrumentalisés". Il y a dix ans, les jeunes étaient suspectés de manifester pour manquer les cours. Floréale Mangin rejette aujourd'hui ces accusations : "Ce n’était pas une décision facile à prendre que de louper les cours comme cela. Il y avait beaucoup de travail à rattraper ensuite et ça a été le cas pour toute l’équipe de l’UNL. C’est un vrai investissement et un sacrifice". Floréale Mangin rejette également toutes les accusations d'instrumentalisation : "Nous n’étions pas instrumentalisés à l’époque. Ce que je retiens de cette époque, c’est d’avoir été considérée d’égal à égal avec des gens qui avaient 40 ou 50 ans de plus que moi et cela nous a donné de la considération".
Celle qui était à l’époque au lycée Paul Eluard et cadre à l’UNL avait déjà bataillé pour tout, depuis la grève en primaires pour réclamer du savon dans les toilettes... Cet engagement a aujourd'hui pris un autre sens puisque Floréale Mangin est "géographe de la santé sur les maladies infectieuses et les inégalités sociales territoriales, notamment sur la tuberculose". Mais elle l'assure toutefois, "je vais quand même aller manifester aujourd’hui !".