Pour la troisième fois depuis l'élection d'Emmanuel Macron, les fonctionnaires battent le pavé et font grève mardi, pour défendre leur statut et s'opposer à la future réforme du gouvernement, qu'ils perçoivent comme une "attaque".
Ecoles et trafic aérien perturbés. Le fonctionnement des écoles et collèges sera perturbé, de même que l'accueil des tout-petits dans les crèches, des avions seront cloués au sol et des coupures de courant sont à prévoir. Entre 130 et 140 manifestations sont programmées partout en France. Côté SNCF, engagée dans un long conflit, seul Sud Rail a déposé un préavis mais le prochain épisode de grève de deux jours au sein du groupe ferroviaire débutera à 20h.
Dussopt démine. Tentant de déminer la grogne, le secrétaire d'État à la Fonction publique, Olivier Dussopt, a insisté lundi sur le fait qu'il n'y aura pas de "remise en cause" du statut mais des "ajustements" et "une modernisation". Mais Pascal Pavageau, numéro un de FO et issu de la fonction publique, est resté sceptique, s'attendant à un "statut peau de chagrin". "On est dans une logique de dogme, d'idéologie, qui est de casser le bien public, pour pouvoir ensuite notamment privatiser".
Des syndicats solidaires. Déterminés, les syndicats représentants 5,7 millions d'agents affichent une solidarité rare mardi. Les neuf (CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-CGC et FA) ont lancé un appel commun contre "la mise à mal des missions publiques", "la dégradation des conditions de travail" et pour le pouvoir d'achat.
Autre fait marquant, inédit depuis la réforme controversée des retraites de 2010 : les cinq dirigeants des principaux syndicats nationaux défileront ensemble, à Paris, à partir de 14h, de la place de la République à celle de la Nation. "C'est un beau symbole pour soutenir les fonctionnaires", a reconnu Philippe Louis, président de la CFTC. Il sera aux côtés de Philippe Martinez (CGT), Laurent Berger (CFDT), Pascal Pavageau et François Hommeril (CFE-CGC). "Ça signifie qu'effectivement les enjeux sont très lourds", s'est félicité Bernadette Groison, de la FSU. Elle aussi sera présente, de même que Luc Bérille (Unsa) et le binôme Eric Beynel/Cécile Gondard-Lalanne (Solidaires). Déjà unis pour une journée de mobilisation le 10 octobre, les syndicats de la fonction publique n'avaient pas lancé d'appel commun depuis une dizaine d'années.