Jean-Pierre Chevènement balaie les critiques sur sa nomination attendue à la tête de la Fondation pour l'islam de France et ses récentes déclarations, dénonçant des "procès d'intention fielleux" souvent mus par une "philosophie communautariste" dans un entretien au Figaro à paraître mercredi.
"Quelques snipers de plume". Après avoir invité les musulmans à la "discrétion", l'ancien ministre de l'Intérieur, âgé de 77 ans, a provoqué le trouble en affirmant sur France Inter qu'il y avait "à Saint-Denis, par exemple, 135 nationalités, mais il y en a une qui a quasiment disparu", alimentant selon ses détracteurs la théorie du "grand remplacement"."La plupart de ces critiques ont un arrière-plan politique : elles procèdent d'une philosophie communautariste que j'ai toujours combattue en tant que républicain laïc", réplique-t-il. Il s'agit de "procès d'intention fielleux qui me sont faits par quelques snipers de plume et de micro dont je suis la cible depuis très longtemps", ajoute-t-il.
A propos de ces déclarations à France Inter, Jean-Pierre Chevènement dit avoir déploré le communautarisme et la disparition de la "classe ouvrière française", un "puissant facteur d'intégration". "Notamment à travers ses organisations politiques et syndicales ou à travers l'école où la maîtrise de la langue française n'est plus assurée dans les petites classes", justifie-t-il. Quant aux critiques sur le choix d'un non-musulman pour présider la fondation, il rappelle qu'elle est "d'intérêt public et que son objectif (...) nullement cultuel". Son budget, évalué par le ministère à cinq millions d'euros, proviendra de fonds "exclusivement français".