François Hollande rencontrera mercredi les organisations représentatives de la police nationale, puis le Conseil de la fonction militaire de la gendarmerie, a annoncé dimanche soir l'Elysée. Le chef de l'Etat avait annoncé jeudi dernier, en marge d'un Conseil européen à Bruxelles, ces rencontres "pour que nous puissions aller jusqu'au bout de ce que ces policiers ou ces organisations demandent". Il recevra à 18h les organisations représentatives de la police nationale, puis à 19h30 le Conseil de la fonction militaire de la gendarmerie, précise la présidence dimanche dans un communiqué.
Un mouvement qui dure depuis le 17 octobre. Ces rendez-vous sont annoncés alors que le gouvernement s'emploie depuis une semaine à apaiser un mouvement de grogne des policiers, qui réclament notamment plus d'effectifs et de moyens matériels, et des peines sévères pour leurs agresseurs. Le ministre de l'Intérieur s'est d'ailleurs rendu dimanche dans deux commissariats, dont celui de Créteil, où il a rencontré une cinquantaine de fonctionnaires de police pendant deux heures et demie, sans faire d'annonce.
Le mouvement, qui se veut hors cadre syndical, a démarré le 17 octobre en région parisienne, avec une spectaculaire manifestation nocturne sur les Champs-Élysées, de policiers exaspérés par l'attaque au cocktail Molotov de quatre de leurs collègues, le 8 octobre à Viry-Châtillon, dans l'Essonne. En bravant le devoir de réserve, le mouvement s'est ensuite propagé dans de nombreuses villes, avec des rassemblements quotidiens de quelques dizaines à plusieurs centaines de policiers selon les villes.
Des mesures attendues la semaine prochaine. Interrogé par le Journal du dimanche, le directeur de la police nationale a étayé plusieurs mesures non encore mises en oeuvre pour répondre à la grogne, dont la fin de certaines missions de "garde statique" pour certains policiers. Jean-Marc Falcone promet un "plan de sécurité publique" prévoyant la modernisation des moyens alloués aux forces de l'ordre ainsi qu'une révision de leurs missions. Le directeur de la police nationale, dont certains des policiers en colère exigent le départ, doit remettre des propositions la semaine prochaine à son ministre de tutelle, Bernard Cazeneuve.